Peter Cushing grandit dans une famille de condition modeste pourtant nourrie de l’expérience du théâtre de certains de ses membres. C’est donc naturellement qu’il s’engage dans cette direction bien que la peinture le tente également. Enfant, il monte déjà sur les planches et, à onze ans, produit un spectacle de marionnettes avec son frère. Ses études achevées, Peter Cushing exerce le métier de surveillant-assistant dans une université dans l’attente que ses lettres de candidature, adressées à différentes troupes, portent leurs fruits. C’est chose faite au sein de la Worthing Repertory Company dans laquelle, à la dure, il apprend le métier le comédien. Étape suivante de sa carrière : Hollywood où il arrive via Broadway, scène new-yorkaise qui ne retient pas sa candidature.

À Hollywood, Peter Cushing ne décroche d’abord que des rôles modestes, souvent proches de la figuration. Notamment dans Les ax d’Oxord, une comédie burlesque mettant en scène Laurel & Hardy.

La guerre venant, le jeune homme tente de s’engager dans l’armée. Il est réformé, du fait d’une ouïe défectueuse. Quelques films après, le voilà au Canada pour une pièce puis en tant que décorateur-technicien sur le plateau de La bataille du 49ème parallèle de Michael Powell. Dans l’attente d’une place sur un bateau en partance pour la Grande-Bretagne, Peter Cushing joint les deux bouts en travaillant comme portier, surveillant de parking et placeur dans un cinéma de Montréal.

De retour au pays, il connaît une nouvelle période de vaches maigres, années cependant marquées par la rencontre de celle qui restera sa femme toute son existence, l’actrice Helen Beck. Peu à peu, malgré une grave congestion pulmonaire et plusieurs sérieuses rechutes, Peter Cushing s’impose. D’abord dans le répertoire théâtral classique, puis à la télévision où il devient une vedette à part entière.

Au cinéma, au terme d’emplois secondaires, le comédien rencontre le succès en formant avec Christopher Lee le tandem le plus célèbre du cinéma fantastique, ceci au sein des productions Hammer où il incarne des figures aussi mythiques que le baron Frankenstein, le chasseur de vampires Van Helsing et Sherlock Holmes. De Frankenstein s’est échappé à Frankenstein et le monstre de l’enfer en passant par Le cauchemar de Dracula, Asylum et Histoires d’outre-tombe, Peter Cushing porte ainsi à son palmarès nombre de classiques du genre. En 1977, il se rappelle au souvenir des cinéphiles en incarnant l’un des grands méchants du premier épisode de Star wars.

Inconsolable de la disparition de sa femme quelques années plus tôt, Peter Cushing décède le 11 août 1994.