LES ENFANTS DES AUTRES (2022)

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Manu le 04/04/2023 à 12:00

Réalisé par Rebecca Zlotowski
Avec Virginie Efira, Roschdy Zem, Chiara Mastroianni, Yamée Couture, Henri-Noël Tabary.
Film français
Genre : Drame
Durée : 1h 43min.
Année de production : 2022
Musique : Robin Coudert

Sortie Cinéma France : 21/09/2022
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.0

Critique LES ENFANTS DES AUTRES (2022)

Avis rédigé par Manu | le 04/04/2023. | Note : 4.0

Les Enfants des autres est le cinquième long métrage cinématographique de la scénariste et réalisatrice Rebecca Zlotowski. Inspiré de sa propre expérience, le film est écrit par Zlotowski seule. Présenté en compétition au festival de Venise en 2022, il se situe dans la filmographie de Virginie Efira entre le drame d’Alice Winocour, Revoir Paris, et la chronique sociale Rodeo de Delphine Deloget.

Exemplaire réussite de la part de Zlotowski que ce drame à la fois sociétal et sentimental, dans lequel j’ai pourtant eu un brin de mal à rentrer, avant que celui-ci ne m’emporte progressivement en beauté pour atteindre dans sa dernière partie une rare intensité émotionnelle.

Il faut dire que, tout du long, la cinéaste a la sagesse et intelligence ne pas trop en faire, en craignant notamment pas de frustrer quelque peu le spectateur au démarrage, de par la simplicité de son dispositif. Evoquant en cela un certain cinéma français de la période 70, à la fois populaire et de (très) grande qualité, Les Enfants des autres avance ses pions thématiques avec humilité et assurance, en évitant soigneusement de faire du bruit, par l’observation d’une banalité subtilement éloquente du quotidien.

Fortifiant ainsi son récit à chaque nouveau détail, Zlotowski livre un modèle de construction scénaristique comme de mise en scène naturaliste « à la française », qui évite tout manichéisme, toute tentation de surlignage, puisant au contraire une grande partie de sa force dans ses zones d’ombre, sa place laissée à l’inconnu, à l’incertitude.

Le destin contrarié de son héroïne, magnifiquement incarnée par Efira, naviguant entre moments d’euphorie et indicible douleur, atteint alors une bouleversante universalité à laquelle beaucoup de film aspirent de la sorte sans y parvenir, faisant au bout du compte de ces Enfants des autres une aussi discrète que formidable réussite cinématographique, poignante, pertinente et d’une exemplaire générosité dans sa démarche.

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