DEAL OF THE CENTURY (1983)

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Léo le 01/02/2015 à 17:29

3.6

Réalisé par William Friedkin
Avec Chevy Chase, Sigourney Weaver, Gregory Hines, Vince Edwards, Wallace Shawn.
Film américain
Genre : Comédie
Durée : 1h 39min.
Année de production : 1983
Titre français : Le Coup du siècle
Musique : Arthur B. Rubinstein

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.6

Critique DEAL OF THE CENTURY (1983)

Avis rédigé par Manu | le 01/02/2015. | Note : 3.6

Deal of the century se situe probablement dans période noire de la carrière professionnelle de William Friedkin, arrivant après l’échec critique et public du scandaleux Cruising, renié par son interprète principal, Al Pacino, au terme d’une période d’inactivité de 3 ans. Produit par Bud Yorkin, réalisateur dix ans auparavant du très sympathique The Thief who came to dinner, le film est écrit par Paul Brickman, scénariste venant alors juste de triompher au box-office avec son Ricky business mis en scène par ses soins.

Par ailleurs, à en croire IMDB, Robert Garland (No way out) et Robert Towne (Chinatown) auraient également planché sur le script de ce Deal of the century apparemment adapté d’un ouvrage de Bernard Edelman. Infos à mettre toutefois au conditionnel, le livre de mémoires de Friedkin ne permettant pas de faire la lumière là dessus puisqu’il s’agit étrangement là, avec The Guardian, de la seule de ses réalisations cinématographiques dont il ne fait à aucun moment mention.

Deal of the century est un Friedkin qui m’avait enthousiasmé à sa découverte en VHS au milieu des années 80 et que j’ai revu avec un plaisir intact à intervalle régulier jusqu’à la fin de la décennie suivante. J’étais donc plutôt dans de très bonnes dispositions en entamant cette nouvelle révision. Et là, patatras, j’ai certes redécouvert un film clairement gonflé – se révélant même être probablement ce quue Friedkin a fait de plus casse-cou tout au long d’une carrière pourtant riches en projet hors norme – mais également bigrement boiteux.

Proposer au public américain du début des années 80 une comédie sur les marchands d’armes, avec en toile de fond un discours accusateur sur l’implication des Etats-Unis dans le soutien aux dictatures d’Amérique du sud, relevait en effet du challenge quasi suicidaire, presque mort à l’arrivée. D’une part parce que le spectateur US, en ces premières années de la présidence Reagan, ne réclamait plus du tout de subversion, politique ou autre, sur grand écran, l’heure étant alors à First blood et Police Academy. Ensuite parce qu’il va sans dire que monter un projet comme celui excluait toute collaboration avec le milieu des industries d’armement investi par la caméra de Friedkin. Et lorsqu’on connait le soin maniaque porté par le cinéaste à l’authenticité du background de chacun de ses travaux, il ne faisait donc guère de doute que, dès le départ, l’affaire s’annonçait corsée.

Aussi, sans surprise, Deal of the century est un titre qui ne réussit jamais vraiment à convaincre, à l’ambiance de studio tranchant le reste de l’œuvre de Friedkin. Un peu bricolée dans les coins (avec notamment, en regardant le film d’un peu plus près, quelques curieux plans de coupe made in France), souffrant en sus d’effets visuels méchamment datés, l’œuvre donne l’assez nette impression d’avoir en partie échappé à son habituellement beaucoup plus méticuleux auteur. Même chose du côté du script, aussi confus dans son développement et que dans sa tonalité générale, parfois totalement décalée - et alignée sur les autres comédies de Chevy Chase de la même période - parfois beaucoup sardonique dans son humour, voire à d’autres endroits presque sérieuse.

Film grandement inabouti et souvent déconcertant, c’est certain, mais film également jamais tiède, fortement empreint de la personnalité provocatrice, ici presque autodestructive, de son auteur et qui, en dépit de toutes ses scories, demeure d’un bout à l’autre passionnant.

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