THE HUMAN STAIN (2003)

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Manu le 26/04/2018 à 11:40

3.3

Réalisé par Robert Benton
Avec Anthony Hopkins, Nicole Kidman, Ed Harris, Gary Sinise, Wentworth Miller.
Film américain, allemand, français
Genre : Drame
Durée : 1h 46min.
Année de production : 2003
Titre français : La Couleur du mensonge
Musique : Rachel Portman

Sortie Cinéma France : 29/10/2003
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.3

Critique THE HUMAN STAIN (2003)

Avis rédigé par Manu | le 26/04/2018. | Note : 3.3

The Human stain est le dixième long métrage signé par le scénariste et réalisateur Robert Benton. Il s’agit de l’adaptation, par Nicholas Meyer, du best-seller éponyme de Philip Roth originellement publié en 2000. Le film marque la seconde collaboration de Benton avec l’acteur Ed Harris après Places in the heart, sorti en 1984, seconde également avec l’actrice Nicole Kidman, 12 ans après le biopic criminel Billy Bathgate.

Avec son affiche très « Oscar nominated », cet échec commercial - le second consécutif pour Benton après le néo-noir Twilight - accueilli avec frilosité par la critique, continue de creuser le sillon d’une œuvre un peu à part et sans doute injustement négligée. Une œuvre, à mes yeux, aussi passionnante dans sa perpétuelle hésitation de fond entre conformisme et progressisme que, pour cette même raison d’ailleurs, bancale et souvent frustrante.

Benton s’attaque ainsi à un pavé littéraire contemporain embrassant plusieurs époques, moult personnages et thématiques, et l’on ne peut que saluer son ambition. Mais, submergé par la densité de son propos, il s’y casse aussi un peu les dents. En effet, le film semble bien trop souvent survoler son sujet, ne laisse que deviner la dimension politico-historique de son foisonnant récit, et je ne suis pas loin de penser qu’’il aurait probablement fallu au minimum une bonne demi-heure de plus au film, ne serait-ce que pour donner une épaisseur définitive à des protagonistes aussi « extraordinaires » et torturés que Coleman Silk, Faunia et Lester Farley ou même Nathan Zuckerman.

Dommage collatéral : les prestations de Anthony Hopkins, Nicole Kidman (particulièrement belle, ici , mais que l’on a connu meilleure) et, dans une moindre mesure, Ed Harris n’ont la force escomptée, donnant même l’impression de flirter avec l’erreur de casting dans le cas du premier.

Malgré tout, aussi insatisfaisant et parfois maladroit soit-il, The Human stain séduit par sa discrète volonté d’exigence, son élégance d’une autre époque, sa richesse de fond comme de forme semblant d’une certaine façon survoler les modes, voire s’en moquer. Un cinéma finalement assez libre sous son apparent consensualisme.

Bref, pas exactement une réussite, mais un film plus riche et personnel qu’il n’y parait, à réévaluer, comme d’ailleurs beaucoup d’autres titres de la filmographie de Benton.

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