Acteur, Compositeur, de son vrai nom Jean-Marie Patrick Bourdeau, aussi connu sous les noms Patrick Dewaere, Patrick Maurin

Acteur de talent devenu une icône du cinéma français à sa mort, Patrick Dewaere aura marqué le septième art de par ses rôles marginaux et décalés emprunt d'une sensibilité inégalable.

Enfant de la balle, il est jeté dans le grand bain du cinéma dès 4 ans, avec ses frères, poussé par sa mère Mado Morin, actrice elle même. Il apparaît dans des petits rôles et fait beaucoup de figuration si bien qu'il se passionne très vite pour ce nouveau passe-temps d'écolier au point d'en oublier de réussir ses études. Après trois échecs au BAC il se donne corps et âme au cinéma et créé avec ses amis Depardieu, Coluche, Miou-Miou, et bien d'autre noms rencontrés grâce à sa mère, Le Café de la Gare. Ce repère de jeunes artistes en herbe lui permet d'étoffer son talent naissant à travers différentes pièces et courts-métrages qu'il monte avec la troupe. C'est à ce moment (nous en sommes en 1968) qu'il apprend qu'il n'a pas le même père que le reste de la fratrie Morin et prend donc le nom de sa grand-mère maternelle qu'on lui connaît, Dewaere, puis se marie en secret dans la foulée avec Sotha, autre membre clé du Café de la Gare.

Afin de terminer les travaux du futur lieu mythique, toute l'équipe accepte des petits boulots et ainsi Patrick prête sa voix à Dustin Hoffman pour le doublage de Le Lauréat et enchaîne les seconds rôles pour de grands cinéastes : René Clément pour La Maison sous les arbres, Jean-Paul Rappeneau pour Les Mariès de l'an II... Mais c'est grâce à Depardieu qu'il va connaître la consécration avec Les Valseuses de Bertrand Blier. Sa nouvelle notoriété ne lui monte toutefois pas à la tête et il continue à choisir ses scénarios pour leur poésie et leur intensité avant leur intérêt commercial. C'est pour cela qu'en 1975 on le retrouve devant la caméra de sa femme pour Au long de rivière Fango puis il s'ancre dans son image de marginal qu'on lui connaît avec La meilleure façon de marcher de Claude Miller. Il s'essaie à la musique en composant quelques morceaux pour la bande son de F. comme Fairbanks dans lequel il joue également, si bien que l'expérience le fait hésiter à arrêter le cinéma pour se consacrer à cette nouvelle passion. Mais le public lui rappelle combien il aime son talent grâce au succès de Le juge Fayard dit Shérif en 1997.

Le début des années 80 est beaucoup moins rose pour l'acteur qui s'attire les foudres de la presse après un débordement musclé auprès d'un journaliste qui révèle imprudemment la date de son mariage avec sa seconde épouse. L'événement a pour effet le boycotte de son film suivant Un mauvais fils de Claude Sautet. La presse se contente alors de le nommer par ses initiales pour afficher son mépris. Moyennant une somme d'argent importante Dewaere sort de la crise et se fait à nouveau applaudir pour Mille milliards de dollars.

La même année, alors qu'il est au top de sa carrière et qu'une série de films avec le gratin du cinéma français l'attend ( Edith et Marcel, La femme de mon pote) Patrick Dewaere se tire une balle dans la tête sans aucune explication. L'ironie du sort veut que son dernier film, Paradis pour tous, aborde l'histoire d'une jeune homme qui a raté son suicide...