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Ralph Nelson

(2.85)



A l’image de son film le plus célèbre, Soldier Blue, Ralph Nelson est un cinéaste dont on ne sait trop quoi penser. Passé tardivement à la réalisation pour le cinéma (à plus de 45 ans) il a somme toute connu une carrière éclair que l’on peut rapprocher, à travers ses quelques succès commerciaux et critiques entre 1962 et 1972, puis son déclin au milieu des années 70, de celle d’un Franklin J. Schaffner.
 
Cumulant parfois sur un même film les fonctions de réalisateur, scénariste et producteur, Ralph Nelson pourrait presque être assimilé à un véritable auteur, certains de ses travaux, comme Soldier in the Rain, témoignant d’une réelle originalité de ton, si, d’un autre côté, son œuvre n’était pas encombrée de films de studio poussièreux et sans ambition du type de Counterpoint, mélange de mélodrame et d’exploits guerriers, comme le cinéma anglo-saxon en produisait à la pelle dans les années 60, mettant en vedette un Charlton Heston peu crédible en grand chef d’orchestre prisonnier de l’armée allemande.
 
Reste que, formé à la télévision à la même époque que Sydney Lumet, Arthur Penn, John Frankenheimer et quelques autres, il posséde un style vigoureux à défaut d’une vraie personnalité et sait toujours s’entourer de techniciens comme d’acteurs compétents.
 
Ainsi, un mélodrame policier à l’intrigue relativement plate comme Once a Thief, marquant les débuts de la (courte) carrière américaine d’Alain Delon, est sauvé de la médiocrité par son casting séduisant côté seconds rôles (Ann-Margret, Van Heflin et l’inquiètant Tony Musante), sa mise en scène nerveuse, sans fioriture, et l’efficace partition latino-jazzy de Lalo Schifrin (que Ralph Nelson réemploiera avec encore plus de succès sur The Wrath of God, l’une des meilleures musiques écrites par le compositeur dans les années 70).
 
Comptant parmi ses plus belles réussites, Soldier in the Rain, écrit et produit par Blake Edwards, est une œuvre fort attachante, offrant de très beaux rôles à ses deux acteurs principaux, Steve McQueen et Jackie Gleason. Un drôle de mélange de comédie, de romance et de drame, nous décrivant les petites magouilles et les amours de deux militaires de carrière fantasques qui, sans être tout à fait abouti, séduisait par sa sobriété, sa fraîcheur et son originalité.
 
Passée plutôt inaperçu à sa sortie, Soldier in the Rain est situé entre deux des plus gros succès commerciaux de son réalisateur : Lilies of the Fields, mélodrame interprété par Sydney Poitier et Father Goose, dans laquelle Cary Grant jouait les mysanthropes alcooliques avec un savoir-faire éprouvé. Co-écrit par Peter Stone, qui récoltera d’ailleurs un oscar pour son travail, ce dernier film, véhicule conçu sur mesure pour sa star alors en fin de carrière, tend à démontrer que Ralph Nelson reste avant tout un solide artisan au service de ses acteurs, lesquels lui rendent généralement bien la politesse si l’on en juge le nombre de savoureuses prestations rencontrées dans ses films.
 
En 1966, il s’essaye pour la première fois au western. Annonçant, à travers certains aspects de son intrigue, les futurs classiques du genre que seront The Stalking Moon et Ulzana’s Raid,  Duel at Diablo est, là encore, une œuvre ambitieuse et plutôt atypique, qui mélange les thèmes - celui des luttes entre l’armée et les indiens apaches, du métissage entre indiens et hommes (ou femme, en l’occurrence) blancs, ainsi que des conflits inter-raciaux à l’intérieur de l’armée - et les genres - film d’action, mélodrame, œuvre à prétentions sociales - pour un résultat inégal - assez poussif et agaçant dans sa glorification de l’héroïsme guerrier - mais souvent intéressant et constamment divertissant. Avec en bonus un mémorable thème musical du compositeur arrangeur Neal Hefti.
 
Autre exemple de cette synergie précedemment citée entre le réalisateur et ses interprètes : le réjouissant The Wrath of God. A la fois film historique, western et comédie, cette œuvre hybride mélangeant joyeusement les genres (tout comme précédemment Soldier in the Rain) se distinguait, là encore, avant tout par sa distribution haute en couleurs réunissant Robert Mitchum, Frank Langella, Rita Hayworth et Victor Buono.
 
Enfin, dernière bonne surprise au sein de sa filmographie : son avant-dernier film, Embryo, série B horrifique qui, bien que ne permettant guêre là-encore d’établir un solide lien thématique avec le reste de l’œuvre de son réalisateur, demeure diablement efficace, soutenu en outre par une très adéquate partition électronique du grand Gil Mellé.
 
Cette relecture originale du mythe de Frankenstein ne va pourtant connaître qu’une distribution confidentielle, tout comme son ultime film, A Hero Ain’t nothin’ But a Sandwich, drame social sur la jeunesse noire-américaine dans les ghettos.
 
L’intégration de la communauté afro-américaine et les conflits inter-raciaux inhérents à celle-ci auront d’ailleurs été  un thème récurrent au sein de son œuvre. En témoigne également …tick…tick…tick, ou l’histoire d’un shérif noir se heurtant au racisme ambiant dans une petite ville du sud des Etats-Unis. Un sujet au postulat prometteur, malheureusement massacré par le traitement frileux, artificiel, voire hypocrite, de son scénariste James Lee Barrett, qui use et abuse de retournements de situations improbables et téléphonés, s’égare par moment dans des séquences pseudo-comiques totalement déplacées et se cache bien souvent derrière des personnages particulièrement caricaturaux pour nous délivrer son peu convaincant message de tolérance. La mise en scène plate et vieillotte d’un Ralph Nelson des mauvais jours, cherchant visiblement là uniquement à retrouver le succès et les oscars de Dans la chaleur de la nuit de Norman Jewison, n’arrange en outre pas les choses, comme la plupart des chansons et arrangements de Mike Curb accompagnant les moments forts de l’intrigue.
 
A la fin des années 70, Ralph Nelson va retourner brièvement au petit écran de ses débuts pour y signer une poignée de téléfilms dont le premier, et seul récemment diffusé chez nous, Lady in the House, témoigne d’un net essoufflement côté inspiration comme ambition (co-réalisé par le vétéran Vincent Sherman, il conviendrait néanmoins de déterminer quelle fut la part de travail exécutée par Ralph Nelson sur cette œuvre). Pourtant, si l’on a en effet du mal à retrouver le ton incisif des meilleures bandes du réalisateur dans cette biographie peu objective d’une célèbre « madame » de la côte ouest des États-Unis, ayant connue son heure de gloire du temps de la prohibition, l’ensemble, énergique et soigné dans sa reconstitution, parvenait malgré tout à séduire grâce son aspect savoureusement anachronique et caricatural, laissant une fois de plus le spectateur dans le flou total quant à la personnalité et aux intentions de son réalisateur.

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1. THE WILBY CONSPIRACY  (1975)
(3)
2. FATE IS THE HUNTER  (1964)
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