De son vrai nom Kenneth Loach
Acteur, Réalisateur, Producteur, Scénariste, Auteur, Coréalisateur

Cinéaste ouvertement engagé politiquement, le Britannique Ken Loach se distingue de ses contemporains en ne suivant pas la marche du succès et en restant fidèle à ses principes qu'il évoque dans chacun de ses films.

Étudiant en droit à Oxford, Ken Loach s'intéresse dans un premier temps au théâtre en prenant des cours d'art dramatique puis devient assistant metteur en scène au sein de la Northampton Repertory Theater en 1961. Deux ans plus tard, Ken Loach est engagé par la BBC pour réaliser des téléfilms et des docudramas en compagnie du producteur Tony Garnett. Cette association va donner lieu à des moments de télévision mémorables dont le fameux épisode de 1964 «Cathy come Home» de la série «The Wednesday Play» dont l'impact fut tel que les lois pour les sans-abri furent modifiées.

Ken Loach signe en 1967 son premier film Pas de Larmes pour Joy avec l'actrice qu'il avait déjà dirigée pour la télévision, Carol White. D'emblée, le cinéaste appose son empreinte réaliste et sociale que l'on retrouvera tout au long de sa carrière. Son deuxième long métrage, considéré aujourd'hui comme un des meilleurs films anglais de tous les temps, Kes le fera remarquer du public et de la critique lors de son passage à Cannes (à la Semaine de la critique). Pourtant ce succès ne se répète pas dans les années 70 et 80, notamment à cause de la faible distribution de ses films. Loach revient à la télévision en signant des documentaires, des miniséries et des épisodes de séries. En 1978, le cinéaste s'essaye au film en costumes avec Black Jack et repasse au Festival de Cannes en compétition officielle avec Regards et sourires. Si la Palme lui passe sous le nez, il reçoit le Prix de la Jeunesse ainsi qu'une Mention spéciale du jury.

Toujours aussi engagé, Ken Loach va, dans les années 90, recouvrer le succès grâce à son regard incisif sur l'Angleterre des années Thatcher. Les films Riff-Raff ou encore Hidden Agenda et Raining Stones (respectivement Prix du Jury au Festival de Cannes 1990 et 1993) sont le reflet de cette période socialement mitigée. Révélateur de talents, le réalisateur signe un de ses meilleurs films en 1998 avec My Name is Joe où le public découvre l'acteur écossais (devenu réalisateur) Peter Mullan qui remporte le Prix d'Interprétation au Festival de Cannes. Dès lors, on ne compte plus les dénonciations d'injustices et de travers des sociétés anglo-saxonnes avec The Navigators, Bread and Roses ou encore Just a Kiss.

Le cinéaste n'oublie pas pour autant l'Histoire avec Fatherland qui traite du régime nazi, Land and Freedom qui revient sur la guerre d'Espagne tandis que Carla's Song examine le mouvement sandiniste au Nicaragua. En 2006, Ken Loach revient sur le conflit irlandais du début du XXe siècle avec Le Vent se lève qui lui rapportera enfin la Palme d'or. Humble et toujours aussi curieux de regarder les différentes classes sociales interagir entre elles, il réalise Tickets en 2005, avec Abbas Kiarostami et Ermanno Olmi, bien que sa sortie en France soit prévue fin 2007.

Passionné de football, il fait équipe avec Eric Cantona et réalise Looking for Eric, dont l'histoire d'une star du sport qui aide un supporter à reprendre le contrôle sur sa vie n'est pas sans rappeler Le Fan de Tony Scott.