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Boris Sagal

(2.94)


né le 18 octobre 1917 en Russie, décédé le 22 mai 1981 en Orégon

Avec Paul Wendkos, William A.Graham, Joseph Sargent et quelques autres, il fait parti des premiers grands spécialistes du film de télévision américain. Mais, à la différence de ces derniers, son style se rapproche plus du cinéma de studio de l’Hollywood d’antan que des nouvelle tendances du début des années 60, imposées justement par des cinéastes formés à la télévision comme John Frankenheimer ou Michael Ritchie, lesquelles cherchaient alors plus de réalisme dans leur réalisation via notamment des techniques de tournage plus souples.
 
Boris Sagal, lui, préfère les tournages en studio et ne se risque pas à s’égarer en recherches formelles dans ses réalisations. Toutefois, ce qu’il perd en originalité, il le gagne parfois en clarté et en sincérité, et une chronique rurale de la grande dépression comme The Greatest Gift, solidement interprétée par Glenn Ford, séduit, et réussit même à émouvoir au final, par son absence d’effets, sa pudeur bienvenue dans un mélodrame de ce genre et, plus globalement, sa simplicité proche – toute proportion gardée – du cinéma de John Ford ou Jacques Tourneur. Il en va de même pour son très séduisant Deliver Us From Evil, sorte d’ancêtre du Shoot to Kill de Roger Spottiswoode, filmé à l’ancienne, misant plus sur les personnages que sur l’action et la multiplication de rebondissements, et, au bout du compte, faisant preuve d’une belle efficacité côté réalisation.
 
Parmis ses réussites télévisuelles, il convient également de citer le très divertissant The Helicopter Spies, l’une des dernières aventures au format long métrage des aventures de Napoleon Solo et Illya Kuriakin, les deux héros de la série The Man From U.N.CL.E. Mélangeant comme d’habitude humour tendance parodique (voir tout ce qui concerne l’organisation criminelle de l’histoire) et action non-stop, ce nouvel opus bénéficiait en premier lieu d’un scénario joyeusement délirant, offrant notamment à l’irremplaçable Bradford Dillman un savoureux rôle de vilain, et d’une réalisation étonnement énergique venant de la part de Boris Sagal. Pourtant, et bien qu’aussi réussi que, par exemple, le One Spy Too Many de Joseph Sargent, The Helicopter Spies ne bénéficia pas, comme ses prédécesseurs, d’une sortie cinéma hors des Etats-Unis.
 
Dérogeant un peu à sa règle du tournage en studio, The Runaway Barge, situé dans le monde des bateliers, est également à classer parmis les quelques réussites de son auteur. Petit suspense certes riche en clichés mais emballé avec un indéniable savoir-faire et porté par une distribution des plus solides (Bo Hopkins, Jim Davis, Tim Matheson, Nick Nolte, Clifton James), celui-ci, visiblement conçu comme pilote d’une éventuelle série télé, s’avérait fort distrayant.
 
Tout n’est cependant pas du même calibre et le classicisme de son auteur prolifique (environ 4 à 5 films télé par an au plus fort de son activité, entre 1965 et 1975) se retourne parfois contre lui. Mallory : Circumstantial evidence, bien que co-écrit par le talentueux Joel Oliansky (Bird) est par exemple un téléfilm bien poussiéreux servant aveuglement son interprète principal, Raymond Burr, qui semble ici courir après sa défunte série à succès Ironside (sur laquelle le réalisateur avait d’ailleurs travaillé). Platement filmé, Mallory : Circumstantial evidence ne distille ainsi qu’un ennuie poli au sein duquel tout le monde semble s’appliquer sans s’impliquer, du vétéran de la photographie Russell Metty (Spartacus, The Misfits) au compositeur Henry Mancini, auteur d’un thème étrangement anodin pour lui, en passant par le reste des faire-valoir de Raymond Burr côté casting (avec pourtant là aussi quelques grosses pointures comme Robert Loggia et Eugene Roche). Dans ce même registre du suspense juridico-policier, Indict and convict, aux allures de pilote de série avortée (comme Mallory d’ailleurs), est en revanche plus réussi. La réalisation y est plus énergique, le scénario moins bavard et la musique enlevée de Jerry Goldsmith enrobe le tout d’une ambiance seventies plutôt sympathique.
 
S’adaptant sans contrainte à la demande, Boris Sagal va, à partir de la fin des années 70, se lancer dans la mini-série de prestige. Il y récoltera moult récompenses, notamment avec Masada, écrit là-encore par Joel Oliansky. Quant à son dernier gros projet, World War III, pendant le tournage duquel il décéda accidentellement, et qui fut achevé par David Greene, il s’agit d’une œuvre de politique-fiction beaucoup moins intéressante que son sujet ne le laisse penser. Très bavard et généralement plus prétentieux que pertinent dans ses considérations politico-militaires, l’ensemble ne retenait l’attention qu’à travers sa solide distribution réunissant entre autre Brian Keith, Robert Prosky, Jeroen Krabbe et, dans l’une de ses dernières apparitions, Rock Hudson, lequel enfilait avec une certaine aisance son rôle du président des Etats-Unis.
 
Côté cinéma, le bilan est plus mitigé encore. Des 9 films qu’il compte à son actif, le plus intéressant demeure sans conteste son adaptation du roman de Richard Matheson Last Man on Earth intitulée The Omega Man. Cette chronique post-apocalyptique bénéficiait, outre l’interprétation de Charlton Heston toujours à son aise dans ce type de film viril mâtiné de réflexions philosophiques, de décors urbains désertiques impressionnants et d’une partition musicale du britannique Ron Grainer très séduisante. Bref, presque un classique de son époque dans le genre, même si, après un début passionnant, l’ensemble finissait par tourner un peu en rond.
 
Pour le reste, cela ne semble pas très reluisant. Twilight of Honor est sans doute son oeuvre la plus ambitieuse après The Omega Man. Film de procès avant l’heure, il semble par moment vouloir évoluer dans la mouvance des analyses critiques du système judiciaire américain réalisées à cette époque par Sydney Lumet et John Frankenheimer. On y découvre des procureurs avides de pouvoir et, plus généralement, un système judiciaire fricotant dangereusement avec les pouvoirs politiques en place. Mais la démonstration tourne court, sombrant rapidement sous le poids des invraisemblances et autres grosses ficelles d’un scénario aux tenants et aboutissants courus d’avance. Pire encore, Girl Happy, son quatrième film, est une crétinerie à la gloire du King Presley qui ne se supporte aujourd’hui plus que comme fantaisie ultra-kitsch et constitue véritablement le degré zéro de l'ambition pour n’importe quel réalisateur digne de ce nom.
 
Réalisé trois ans plus tard, Mosquito Squadron pourrait lui presque passer pour le modèle des films de guerre parodiés par les frères Zucker dans leur génial Top Secret. En effet, ce mélodrame guerrier – énième histoire de mission aérienne quasi-suicide sur le sol français, agrémentée d’une intrigue amoureuse triangulaire, sirupeuse au possible - croûle sous un déluge de clichés et de rebondissements téléphonés qui font rapidement basculer le film dans le comique involontaire, les rares scènes d’action, à base de stock-shots et de maquettes peu convaincantes, finissant de discréditer l’ensemble.
 
Entre temps, Boris Sagal se sera également essayé à la comédie romantique avec Made in Paris, interprété entre autre par Ann-Margret, Richard Crenna et l’irritant Louis Jourdan. Là encore, sans grand succès. Lorgnant cette fois du côté de Vincente Minnelli, son histoire d’ingénue découvrant les charmes de la capitale gauloise ne retrouve en effet jamais la grâce et l’élégance de ses modèles. Tout y semble mécanique, poussif et faussement candide. Quand à son ultime film de cinéma, Angela, il s’agit d’un mélodrame italo-canadien particulièrement embarrassant. Sophia Loren interprète ici la femme d’un soldat américain (John Vernon, déjà marié à Sophia Loren la même année dans Una Giornata Particolare d’Ettore Scola) qui, à son retour du front en 1945, découvre que celle-ci attend un enfant. Le mari cocu abandonne alors sa femme, laquelle se voit séparée de son enfant à sa naissance. 20 plus tard, un mystérieux jeune homme tombe éperdument amoureux de l'infortunée Sophia (qui par ailleurs n’a quasiment pas vieillie entre temps). Je vous laisse découvrir l'identité du bel inconnu ... Bref, cet abracadabrant micmac est un navet ridicule réalisé en 1977 mais sorti en Amérique 3 ans après la mort de son réalisateur, lequel eu donc - en quelque sorte - beaucoup de chance sur ce coup.

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REALISATEUR / REALISATRICE



1. THE DREAM MAKERS (TV)  (1975)
(3.2)
2. DELIVER US FROM EVIL (TV)  (1973)
(3.3)
3. THE FAILING OF RAYMOND (TV)  (1971)
(2.7)
4. HAUSER'S MEMORY (TV)  (1970)
(2.7)
5. GUNS OF DIABLO  (1964)
(2.5)
6. DIME WITH A HALO  (1963)
(3.2)
7. THE TWILIGHT ZONE - THE ARRIVAL  (1961)
(3.5)

PRODUCTEUR / PRODUCTRICE



1. THE DREAM MAKERS (TV)  (1975)
(3.2)



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