UN AUTRE HOMME, UNE AUTRE CHANCE (1976)

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Manu le 26/08/2011 à 23:53

3.3

Réalisé par Claude Lelouch
Avec James Caan, Geneviève Bujold, Francis Huster, Susan Tyrrell, Jennifer Warren.
Film français, américain
Genre : Western, drame
Durée : 2h 10min.
Année de production : 1977
Musique : Francis Lai

Sortie Cinéma France : 28/09/1977
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.3

Critique UN AUTRE HOMME, UNE AUTRE CHANCE (1976)

Avis rédigé par Manu | le 26/08/2011. | Note : 3.3

8 ans après Un Homme qui me plait, Claude Lelouch revient sur le sol américain pour signer ce très atypique western convoquant à l’écran quelques habitués à son cinéma (Francis Huster, Jacques Villeret) derrière son séduisant couple américano-québécois James Caan-Genevieve Bujold.
Des codes du western, Lelouch ne retient à vrai dire pas grand-chose, préférant faire ce qu’il a toujours fait mieux que personne : du Lelouch. Les spécificités locales et temporelles de son récit semblent ainsi reléguées au second plan, s’effaçant derrière une ambitieuse intrigue romantico-historico-philosophique comme seul le cinéaste star français ose nous en proposer depuis plusieurs décennies.

Et, comme d’habitude, le résultat relève de la stricte affaire de sensibilité. Les anti-Lelouch trouveront forcément matière à se gausser, tandis que les pro-Lelouch loueront l’intégrité artistique de leur poulain. Pour ma part, j’avoue avoir été plutôt réceptif à cet opus américain. Lelouch tient bien son intrigue et ne s’égare pas (trop) dans de pompeuses réflexions sur la vie, l’amour, le destin, tout ça, tout ça ... le charme fragile de Genevieve Bujold opère et – alors qu’on pouvait vraiment le craindre – son partenaire James Caan se glisse avec aisance dans l’univers particulier du cinéaste (il retravaillera d’ailleurs avec lui sur Les Uns et les autres). Bref, on passe 130 très agréables minutes pour peu que l’adhère un minimum au concept cinématographique lelouchien.

Maintenant Un autre homme, une autre chance a aussi ses faiblesses. Certaines apparaissent comme propres au réalisateur, telle l’absence voulue de linéarité temporelle du propos – on ne sait par exemple jamais combien de mois/années s’écoulent entre chaque séquence, ce qui devient parfois un brin déstabilisant – ou la superficialité des personnages, largement dépourvus de psychologie. D’autres touchent plus précisément ce film-ci comme le peu d’intérêt présenté par la partition musicale de Francis Lai ou l’incapacité de Lelouch à mettre en valeur le grand Ouest américain, à en faire passer à l’écran le souffle romantique. Sorti de quelques moments épars (la course à pied/chevaux/carriole ou les 2 scènes de pique-nique), son film aurait en effet très bien pu être tourné en Ardèche ou village hôtel d’Euro Disney que l’on aurait à peine vu la différence.

De mémoire, il me semble que Un autre homme, une autre chance fut un gros flop pour Lelouch et la United Artists, en particulier outre Atlantique. Si le film ne méritait sans doute pas cet échec, on n’a en tout cas guère de difficultés à imaginer la surprise et le rejet du spectateur américain face à ce simili western dépourvu de toute action virile/violente, filmé tout en longs plans fixe et plan-séquences, vantant l’art de vivre à la française tout en se montrant très critique envers l’Amérique de la conquête de l’Ouest.

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