TRUE GRIT (2010)

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Manu le 10/03/2011 à 10:16

4.2

Réalisé par Ethan Coen, Joel Coen
Avec Jeff Bridges, Hailee Steinfeld, Matt Damon, Josh Brolin, Barry Pepper.
Film américain
Genre : Western
Durée : 1h 50min.
Année de production : 2010
Musique : Carter Burwell

Sortie Cinéma France : 23/02/2011
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.1

4.3

2.5

Critique TRUE GRIT (2010)

Avis rédigé par Manu | le 10/03/2011. | Note : 4.3

Après un Serious man passionnant mais sans doute un peu trop replié sur leur univers, les frères Coen se lancent à l’assaut du western, genre qui, si l’on en juge notamment par No country for old men, semblait s’imposer à eux depuis quelques temps.

Et là, moi je ne dis peut-être pas chef d’œuvre tout de suite – il faut laisser du temps au temps dans ces affaires-là - mais en tout cas superbe réussite et pièce majeure de la filmo des Coen qui ont su ici imposer magistralement leur patte tout en donnant l’impression de s’effacer derrière leur sujet (d’où sans doute le succès du film au box-office US, leur plus gros à ce jour).

Dans son intrigue, pas vraiment des plus originale, son cadre et ses personnages principaux, True grit revêt donc l’apparence d’un western tout ce qu’il y a de plus classique. Pourtant, aucun doute, dès la première séquence (qui m’a rappelé, je ne sais pas pourquoi, peut-être dans sa voix-off couplée à une curieuse ambiance, presque onirique, l’introduction de A Serious Man), on est indiscutablement chez les Coen. Et la suite ne dément pas cette première sensation. Regard acéré, drôle et cruel (la séquence de la pendaison, avec les discours du repenti, du dur-à-cuir et de l’indien), brusques flambées de violence, portrait sans complaisance de ses (ici pseudo) héros - même la fillette n’y échappe pas - et analyse d’une rare acuité des mœurs de l’époque, qui contribue à nous arroser de copieuses rasades d’humour noir, voire insolite (la rencontre avec le médecin-dentiste), mais d’où jaillit aussi une authentique émotion (la traversée de la rivière de la gamine à cheval, qui manque de se noyer, sous les regards mi-impassible, mi-étonné de Bridges et Damon).

Le rythme lui-même n’a rien de conventionnel, puisque – sans qu’on le perçoive sur le coup - la traque du meurtrier – élément central de l’intrigue - ne débute qu’assez tard dans le film. A l’inverse, tout s’accélère de façon presque incontrôlée sur la fin, pour nous conduire vers un dernier quart d’heure tout simplement ma-gni-fi-que. Je ne peux en dire plus pour ceux qui ne l’ont pas encore vu, mais le final, avec son côté hallucinatoire / cauchemar éveillé et cet épilogue qui redistribue les cartes, donnant une nouvelle (et amère) saveur à l’ensemble, constituent indubitablement une grande leçon d’écriture/mise en scène.

Enfin, dois-je ajouter que Jeff Bridges, Matt Damon (dans un personnage de Texas Rangers droit dans ses bottes qui s’en prend plein les dents – au propre comme au figuré – pendant tout le film … du coup je trouve que c’est lui le plus attachant du lot), Hailee Steinfeld et tous les seconds rôles sont extra ?

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