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BAD GIRLS (1994)

(1) critique (2) commentaires
Manu le 22/04/2010 à 19:26
3
Réalisé par Jonathan Kaplan
Avec Madeleine stowe, Mary Stuart Masterson, Andie MacDowell, Drew Barrymore
Film américain
Genre : Western.
Durée : 1h 39min
Année de production : 1994
Titre français : Belles de l'Ouest
Musique : Jerry Goldsmith

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.0



 Critique BAD GIRLS (1994)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 3.0
Genre presque totalement absent de la production cinématographique américaine des années 80, le western connu au début des années 90 un bref retour en grâce auprès des grands studios, fragilement remis en selle par les succès critique et public de Danse avec les loups et Impitoyable. Une vague westernienne qui, par un processus rappelant en accéléré celui ayant 30 ans auparavant mis fin à la domination du genre sur la production hollywoodienne, se diluera rapidement dans des tentatives plus ou moins heureuses, et financièrement peu fructueuses, d’associer le genre à d’autres veines cinématographiques comme l’épouvante (le curieux Grey Knight de George Hickenlooper) ou la comédie (Lightning Jack, Wagon East ! et Maverick). Belles de l’ouest arrive à la fin de ce cycle éclair et opte pour une lecture des plus traditionnelles du genre, quoi que semblant dans le ton et la forme davantage influencé par les maîtres de la dernière heure (Peckinpah et consort) que leur aînés. Handicapé dès le départ par une production mouvementée, ayant vu Tamra Davis, la réalisatrice en charge, virée au bout de plusieurs jours de tournage (certains parlent de plusieurs semaines) et le script initial intégralement réécrit par un proche du nouveau réalisateur, le film sera plutôt vertement accueilli par la critique et se prendra une méchante une veste au box-office.

Un échec critique et public, mais également, à mon goût, un échec artistique, qu’on ne peut totalement mettre sur le compte du parachutage de Jonathan Kaplan sur le projet à la dernière minute. En effet, ce dernier est peut-être, avec Jonathan Demme, le cinéaste formé chez Corman au début des années 70 dont l’½uvre entière porte le plus clairement la marque des aspirations féministes post-soixante-huitarde de cette grande fabrique à talent. Spécialisé dans le portrait de femme, de préférence forte et indépendante, comme en témoignent Heart like a wheel, The Accused ou Love Field, il semblait ainsi le candidat idéal pour mener à bien ce western au féminin. Qui plus est, si l’on en juge par le nombre de familiers à l’½uvre du cinéaste que l’on croise ici, il semble que Kaplan ait eu le temps de sélectionner ses collaborateurs avant de reprendre les choses en main. Car outre le scénariste Ken Friedman, précédemment auteur des scripts de White line fever (pas vu, et parait-il très bien), Mr. Billion et Heart like a wheel, on retrouve ici le directeur de la photo de The accused et Love Field, le compositeur Jerry Goldsmith, qui avait signé la musique de ce même Love Field, ou encore le second rôle Harry Northup (le prédicateur, dans la première scène), présent dans plusieurs films du cinéaste. Enfin, hasard ou non, on remarque que 2 de actrices principales, Madeleine Stowe et Mary Stuart Masterson, en sont à leur seconde collaboration avec Jonathan Kaplan.

Cette réunion de talents complices ne suffit pourtant pas à assurer la réussite de Bad Girls. Le film achoppe sur 2 points cruciaux : son scénario et la construction de ses personnages centraux. Alors que l’intrigue présentait un certains potentiel dans sa mise en avant de personnages généralement rejetés au second plan par l’imagerie westernienne hollywoodienne, à savoir un quatuor de prostitués désireuses de repartir à zéro dans le grand Ouest, l’accent est clairement mis sur les aspects les plus spectaculaires de leurs mésaventures, et toute noirceur promptement évacuée. L’intérêt que pouvait présenter le récit se dilue ainsi dans une surabondance de péripéties plus ou moins palpitantes, plus ou moins elliptiques également, ce qui passe encore pour le braquage du convoi militaire mais vire au cafouillage scénaristique pour le sauvetage de Barrymore par Mulroney et la capture de celui-ci, totalement escamotée. Bref, entre les braquages, attaques de train, poursuites à cheval et échanges d’otages et de marchandises à la Wild Bunch, impliquant d’incessants aller-retours entre le campement des bad guys et les divers points d’attache de nos 4 héroïnes, les personnages n’ont finalement guère le temps d’exister. Leur background évoqué en 3 lignes de dialogue, ces bad girls sont finalement totalement transparentes et jamais attachantes. Il faut dire aussi que, pour des personnages brisés par la vie, dans une panade totale, ces demoiselles conservent toujours une mine éblouissante et ne manquent pas une occasion de changer de tenues, toutes plus propres et affriolantes les uns que les autres. Pas très sérieux, tout ça …

On ne peut donc guère que se rabattre sur la réalisation de Kaplan, forte heureusement plutôt imaginative et généreuse dans ses cadres extérieurs, avec quelques beaux mouvements d’appareil (l’ouverture du film). Une efficacité, sans nul doute issue des méthodes d’apprentissage de l’école Corman, que l’on retrouve dans l’excellente scène de fusillade finale, particulièrement dynamique. Soulignons enfin le très bon travail de Goldsmith à la baguette, le seul à approcher par moment son sujet avec un peu de délicatesse, à tenter de l’étoffer un peu de l’intérieur (voir le morceau du générique de début, qui en dit presque plus sur le personnage de Mary Stuart Masterson que tout le reste de l’histoire), sans omettre non plus de nous balancer quelques pétaradants morceaux d’action.


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