AMORE, PIOMBO E FURORE (1978)

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Manu le 23/11/2011 à 13:57

3.7

Réalisé par Monte Hellman
Avec Warren Oates, Fabio Testi, Jenny Agutter, Sam Peckinpah, Isabel Mestres.
Film italien, espagnol
Genre : Western
Durée : 1h 42min.
Année de production : 178
Titre français : China 9, Liberty 37
Musique : Pino Donaggio

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.7

Critique AMORE, PIOMBO E FURORE (1978)

Avis rédigé par Manu | le 23/11/2011. | Note : 3.7

Cette co-production italo-espagnole tournée à Almeria marque pour Monte Hellman un retour au genre western plus de 10 ans après son diptyque culte Ride in the Whirlwind / The Shooting sur lequel s’était bâti une grande partie de sa réputation de cinéaste farouchement indépendant du cinéma US.

La distribution réunit autour de Fabio Testi en desperado philosophe le grand Warren Oates, la troublante Jenny Agutter, Sam Peckinpah dans un personnage miroir de ses aspirations de cinéaste père du western contemporain, mais aussi Romano Puppo (une armoire à glace souvent vue chez Castellari) et Helga Line (qu'on ne présente plus aux fans de bis ibérique …), la photo en scope, très inspirée par moment, est signée Giuseppe Rotunno et la musique de Pino Donaggio (incluant une chanson interprétée par Ronee Blakley, actrice vue dans Les Griffes de la nuit et vedette de la country US). Voilà donc une affiche pour le moins surprenante, mi-bis mi-prestigieuse, qui va de paire avec l’approche iconoclaste du genre western défendue ici encore par Monte Hellman.

A la base on a pourtant un sujet brassant des thèmes westerniens très classiques. Mais d’une part le rythme du film, souvent contemplatif (voir la très belle scène d’introduction du personnage de Jenny Agutter), recourant avec parcimonie au dialogue, tranche avec le tout venant en matière de western, qu’il soit hollywoodien ou spaghetti, d’autre part cette histoire de hors la loi chargé d’abattre un propriétaire refusant de céder ses terres à une compagnie de chemin de fer prend très vite une tournure inédite, que ce soit dans les rapports particuliers qu’entretiennent les personnages centraux ou à travers cette intrigue amoureuse illégitime entre Testi et Agutter qui vient changer la donne à mi-film. Monte Hellman transforme ainsi son intrigue virile en ballade romantique parsemée d’éclairs de violence (le titre italien du film, Amour, plomb et folie, résumant d’ailleurs bien cet étrange cocktail) et de curieuses pauses sentimentales (la longue scène d’amour entre Fabio Testi et Jenny Agutter, juste avant l’affrontement avec Warren Oates et ses frères, la séquence silencieuse avec la prostituée).

Film passionnant donc, qui prend le risque de sortir des sentiers battus et pourra en agacer certains dans sa façon de jouer avec le genre, mais qui évite l’éparpillement et retombe bien sur ses pattes en fin de parcours, tout en conservant sa tonalité particulière.

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