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UNLAWFUL ENTRY (1992)

(1) critique (2) commentaires
Manu le 18/08/2010 à 23:19
3.6
Réalisé par Jonathan Kaplan.
Avec Kurt Russell, Ray Liotta, Madeleine Stowe, Roger E. Mosley, Ken Lerner.
Film américain, japonais
Genre : Thriller.
Durée : 1h 57min.
Année de production : 1992
Titre français : Obsession fatale
Musique : James Horner

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.6



 Critique UNLAWFUL ENTRY (1992)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 3.6
L’intrigue de cette Obsession fatale s’inscrit dans le sous-genre, alors très en vogue au début des années 90, du thriller de harcèlement domestique (cf. La Main sur le berceau, Angle mort de Geoff Murphy, Les Nerfs à vif version Scorsese ou encore le Mother’s boys d’Yves Simoneau), veine cinématographique plus ou moins lancée par le Liaison fatale d’Adrian Lyne. A ce titre, il convient d’avouer qu’au seul niveau du déroulement de son suspense, le film de Jonathan Kaplan ne propose guère de surprises. Le canevas scénaristique reste des plus classiques, et ne nous épargne donc pas certaines séquences attendues (ou plutôt redoutées) propres à ce type de films, comme cette conclusion moralement ambiguë, suggérant d’éradiquer le mal par le mal.

Toutefois, ne voir en Obsession fatale qu’un banal succédané du très discutable Liaison fatale serait faire l’impasse sur ce tout ce que le film propose d’intéressant à coté de sa trame à suspense. Déjà, le film s’intègre parfaitement au reste de l’½uvre de Jonathan Kaplan dans sa façon d’associer subtilement intrigue de pur divertissement et préoccupations d’ordre social. On retrouve ainsi dans Obsession fatale des problématiques déjà mises en avant dans le très bon Over the edge, sur les dangers d’une urbanisation irréfléchie et l’influence néfaste que celle-ci peut avoir sur la société dans son ensemble. Le générique de début, rappelant d’ailleurs ostensiblement celui du 52 Pick-up de John Frankenheimer, nous interpelle de suite sur cette question et Kaplan, en multipliant les allers-retours entre le quartier cossu de notre petit couple de yuppies et les coins les plus glauques de L.A., enfonce le clou pendant tout le film, lorsqu’il n’aborde pas directement le sujet à travers toute la partie de l’intrigue touchant à l’activité professionnelle de Kurt Russell.

Et puis il convient de rappeler que le film, sorti quelques mois seulement après l’affaire Rodney King, se pare tout de même d’une ambigüité assez inédite dans ce type d’exercice filmique, lequel se résume d’habitude à un classique affrontement entre d’un côté les bons – généralement des membres de la classe moyenne / aisée américaine – et de l’autre les méchants – le plus souvent un élément perturbé et par conséquent dangereux pour la société. Ici, le jeu est un peu plus complexe : déjà le méchant, c’est un flic. Et s’il ne représente pas à lui seul les forces de l’ordre, de leur côté on ne pas dire que celles-ci soient montrées sous un jour très rassurant. Au mieux, la police est juste inefficace dans cette histoire. Ensuite, le personnage de Ray Liotta est suffisamment travaillé pour s’éloigner des clichés du psychopathe just born to be bad. On s’y attacherait presque par moment. A contrario, le couple formé par Kurt Russell et Madeleine Stowe est tellement lisse et gentil qu’il finit par presque par agacer et qu’on en viendrait secrètement à souhaiter que ces deux-là en bavent un peu et sortent le nez de leur belle maison. Kaplan et son scénariste jouent ainsi avec un certain brio sur ce ressenti équivoque chez le spectateur, proposant une série de situations assez délectables dans leur façon de nous déstabiliser, de nous confronter à la misère morale et les dérives des uns, la lâcheté et la naïveté bien pratique des autres.

Porté par une réalisation d’une redoutable efficacité dans laquelle chaque mouvement d’appareil, chaque choix de cadre sert avantageusement le suspense, Obession fatale s’avère pour toutes les raisons pré-citées nettement plus intéressant que la plupart de ses confères cinématographiques bâtis sur le même moule. Un petit classique des nineties.


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