THE LAST RUN (1971)

(1) critique (0) commentaire

Manu le 04/07/2010 à 12:24

Réalisé par Richard Fleischer
Avec George C. Scott, Tony Musante, Trish Van Devere, Colleen Dewhurst, Aldo Sambrell.
Film américain
Genre : Thriller
Durée : 1h 43min.
Année de production : 1971
Titre français : Les Complices de la dernière chance
Musique : Jerry Goldsmith

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.0

Critique THE LAST RUN (1971)

Avis rédigé par Manu | le 04/07/2010. | Note : 4.0

Pour avoir revu ces dernières semaines plusieurs films de Richard Fleischer censés compter parmi ses travaux majeurs, le peu d’intégrité intellectuelle que je possède me pousse à reconnaitre que ce Last Run ne compte pas parmi les opus incontournables de son auteur, lequel arriva par ailleurs tardivement sur ce projet, le reprenant des mains de John Huston suite à d’apparemment insolvables désaccords artistiques entre ce dernier et George C. Scott (qui, dans la foulée, fit remplacer l’actrice principale du film, l’icône hippie Tina Aumont). Bref, force est d’admettre que ce néo-noir à la gestation chaotique n'est pas un film intégralement abouti, souffrant notamment d'indiscutables problèmes d’écriture.

Son script s'avère pourtant passionnant. Il s'agit du second écrit par Alan Sharp après celui de The Hired Man de Peter Fonda, dans lequel la patte de ce futur grand scénariste s’affirme un peu plus en retravaillant à sa façon les codes du film noir dans le même esprit mi respectueux mi-réformiste à la mode seventies que celui de The Hired Man. Bien que rythmées différemment – Richard Fleischer n’est pas un contemplatif comme Peter Fonda, l’accent est donc beaucoup plus porté sur l’action que sur les moments creux - les 2 histoires présentent de fortes similitudes, en particulier dans leur personnages central déraciné, au passé violent, qui fait le point sur sa vie, entretient des rapports compliqués avec la gente féminine et replonge une dernière fois (volontairement, à la différence du Harry Collings de The Hired man) dans cette violence dont il s’était momentanément tenu à l’écart. La noire mélancolie du final nous rappelle également au très bon souvenir de The Hired man, comme elle annonce dans la foulée les conclusions, plus fortes encore, de Ulzana’s raid et Night moves. Reste que le résultat ne parvient pas à convaincre autant qu’on le souhaiterait. Par rapport aux travaux d’Alan Sharp précédemment cités, The Last run manque un peu de nuance, notamment dans sa description des 2, 3 personnages entourant Harry Games, le héros du film. Quant à son mélange de violence froide nerveusement mise en scène par Fleischer et de drame psychologique criminel plutôt introspectif, s’il confère une vraie personnalité à l’ensemble n’en donne pas moins l’impression générale d’une œuvre un peu bancale, entre film d’auteur et produit d’exploitation. Problème de dosage sans doute.

Quoi qu’il en soit, et malgré ces quelques réserves m’incitant à l’exclure momentanément (car, sait-on jamais, une troisième vision, si possible dans son format d’origine, pourrait peut-être changer à nouveau la donne) des plus grandes réussites de l’œuvre de Fleischer, The Last run demeure néanmoins une ½uvre extrêmement attachante, et sans conteste l’une de mes préférées de son auteur. Côté réalisation, qu’il s’agisse du rythme, de l’ambiance ou plus spécifiquement des séquences d’action, c’est tout de même mené de main de maître. Et puis la photographie de Sven Nykvist m’a l’air splendide (là je reste sur la réserve car je ne connais le film que dans son format 4/3), la musique de Goldsmith, qui sollicite une facette plus pop de son travail, sait se montrer subtilement nostalgique dans les moments calmes, redoutablement efficace dans les passages les plus tendues. Enfin, George C. Scott livre ici une prestation solide as a rock, prestation il est vrai dans taillée sur mesure pour cet acteur que n’est jamais aussi bon que lorsqu’il enfile des personnages de faux durs à cuire, révélant progressivement leurs failles intérieurs.

Rechercher avec google