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RONIN (1998)

(2) critiques (0) commentaire
Elvis le 28/10/2010 à 18:00
3.7
Réalisé par John Frankenheimer
Avec Robert De Niro, Jean Reno, Natascha McElhone, Jonathan Pryce, Sean Bean.
Film américain
Genre : Thriller
Durée : 2h 02min.
Musique : Elia Cmiral

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.5
3.9



 Critique RONIN (1998)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 3.9
Ronin est la cinquième réalisation de John Frankenheimer tournée sur le sol français après The Train, Grand Prix, Story of a love story et French Connection II. Le scénario est signé JD Zeik et Richard Weisz, qui n’est autre qu’un pseudonyme utilisé par David Mamet, auteur de la version finale du script, pour signifier son mécontentement quant au refus de la MGM de placer son nom devant celui de Ziek. Accessoirement, le film demeure le plus gros succès au box-office de la carrière du cinéaste.

Tièdement accueilli par la presse en son temps, qui ne vit là qu’un simple film d’action à l’intérêt reposant essentiellement sur ses séquences de poursuite automobile, Ronin mérite un peu plus d’égard que ce jugement superficiel. Il est certes indéniable que les moments forts de ce spectacle viril demeurent ses deux impressionnantes poursuites automobiles old school. Deux authentiques morceaux de bravoure rentrant facilement dans les annales du genre, même si, côté crédibilité au sein du récit, on repassera quant même un peu : difficile en effet d’imaginer des voitures parcourir autant de chemin à de telles vitesses sans accroc, dans des environnements aussi étroits/bondés que le vieux Nice ou le périph’. M’enfin, c’est vrai que l’adrénaline est là, et qu’on en prend plein les mirettes. Du plaisir immédiat.

Mais Ronin, ce n’est pas que ça. C’est aussi une réalisation méchamment classe, au tempo parfait, aux cadres savamment composés, instaurant subtilement la paranoïa et le danger. Des scènes comme celle de l’extraction de la balle chez Lonsdale sont indiscutablement du pur Frankenheimer (cf. l'utilisation du miroir, les plans "de traviole").

Par ailleurs, il me semble que l’on retrouve bien la Mamet touch ici, dans l’humour à froid, le cynisme des dialogues, le côté quelque peu opaque de l’univers de faux-semblants dans lequel évoluent les personnages. Il y a un peu de House of games, Homicide ou The Spanish prisoner là-dedans.

Enfin, mine de rien, le film s’imbrique parfaitement dans l’œuvre de Frankenheimer, se présentant chronologiquement un peu comme l’ultime volet de la thématique guerre froide qui parcourt l’ensemble de sa filmo. Ronin fait en quelque sorte suite à The Fourth war, thriller de l’ère glasnost, dans lequel deux militaires en manque de combat se livraient à une petite guerre privée des deux côtés du rideau de fer. Là, en extrapolant un brin, on a l’impression de retrouver ces mêmes personnages dix ans tard. En filigrane, le film nous décrit ainsi un monde plus confus encore qu’à l’époque de la guerre froide, dans lequel l’argent a bel et bien remplacé les idéaux, un monde dans lequel errent mercenaires cupides (Stellan Skarsgard), nouveaux riches décomplexés (Feodor Atkine), terroristes électrons libres (Jonathan Pryce) et agents des renseignements qui ne disent pas leur nom. Je vais peut-être un peu loin dans l’analyse, mais il me semble quand même qu’il y a un peu de ça dans ce que raconte le film.

Par ailleurs, loin de cachetonner comme il le fait trop souvent aujourd’hui , Robert De Niro est parfait de stoïcisme et d’humour sec. Dommage qu’il doive se trimballer un Jean Reno nettement plus limité en terme de jeu d’acteur. Niveau interprétation, c’est à mon goût clairement le maillon faible du film.

Spectaculaire, élégant, intelligent : autrement dit, du très bon Frankenheimer (en toute impartialité, bien évidemment).


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