LAS CRUELES (1969)

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Manu le 15/04/2022 à 08:09

3.3

Réalisé par Vicente Aranda
Avec Capucine, Carlos Estrada, Teresa Gimpera, Judy Matheson, Victor Israel.
Film espagnol
Genre : Thriller
Durée : 1h 48min.
Année de production : 1969
Musique : Marco Rossi

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.3

Critique LAS CRUELES (1969)

Avis rédigé par Manu | le 15/04/2022. | Note : 3.3

Las Crueles est le troisième long métrage cinématographique du catalan Vicente Aranda. Adaptation de la nouvelle « Bailando para Parker » du romancier et réalisateur Gonzalo Suarez, le film est coécrit par Aranda et Antonio Rabinad, scénariste que le cinéaste retrouvera sur deux de ses subséquents travaux, Tempio de silencio en 1986 et Libertarias, dix ans plus tard.

Thriller psychologique hitchcockien mâtiné de fantastique surréaliste à l’espagnol, ainsi que d’une bonne dose d’érotisme - le film abordant en parallèle à son suspense des sujets alors aussi tabou au pays de Franco que le lesbianisme et syndrome de Clérambault ou érotomanie – Las Crueles est assurément un film avec plein de matière scénaristique dedans, ainsi qu’une belle occasion de briller stylistiquement pour un réalisateur désireux de faire ses preuves.

Et, à cet égard, nul doute que Las Crueles remplit intégralement son contrat. L’œuvre surprend constamment avec son récit psychologique labyrinthique, évoluant entre réalité et fantasme. Elle sait également provoquer avec élégance et intelligence, en se parant d’une morbide sensualité dans ses scènes d’amour, de même qu’offrir quelques images insolites susceptibles d’imprimer durablement la rétine (le cadavre dans le frigo).

On est donc loin du pur cinéma d’exploitation ici, et, paradoxalement, c’est peut-être justement ce qui empêche l’ensemble d’être aussi satisfaisant qu’on le souhaiterait. Le cachet auteuriste un peu trop clairement revendiqué de l’œuvre comme son souci premier d’intellectualiser tout ce que son propos a de trivial en font un objet certes source d’une certaine fascination, mais également un peu fatiguant, voire agaçant.

En résumé, une belle mais froide démonstration du talent de son auteur, l’un des grands du cinéma espagnol des 3 décennies à venir.

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