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DEATH WISH II (1982)

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Léo le 04/05/2013 à 17:07
3.6
Réalisé par Michael Winner
Avec Charles Bronson, Jill Ireland, Vincent Gardenia, J. D. Cannon, Anthony Franciosa
Film Américain
Genre : Thriller, Action
Durée : 1h 28min
Année de production : 1981
Titre français : Un justicier dans la ville n°2
Musique : Jimmy Page

Sortie Cinéma France : 10/03/1982
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.6



 Critique DEATH WISH II (1982)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 3.6
Comme son titre l’indique, Death wish II est la suite de Death wish, œuvre iconique des années 70 et plus célèbre film de Michael Winner, réalisée en 1974. Tandis que le premier opus se déroulait à New York, cette production Menahem Golan et Yoran Globus, fondateurs de la fameuse Cannon – par ailleurs l’un de leurs tout premiers forfaits sur le sol américain – transpose l’intrigue à Los Angeles. Aux dires de Winner lui-même, Golan et Globus lui auraient donné carte blanche pour réaliser cette suite…

Death wish II referme d’une certaine façon en beauté le chapitre américain de l’œuvre de Michael Winner, entamé plus de 10 ans auparavant avec le western Lawman. En effet rarement Winner aura été aussi loin dans l’ambivalence et le cynisme qui caractérisent son cinéma, rarement il aura signé film aussi ambigu et volontairement embarrassant que celui-ci.

Si Winner n’a jamais fait dans la dentelle, du moins ses précédentes bronsonneries revendiquaient-elles assez ouvertement une certaine ambition intellectuelle. Death wish II se présente quant à lui ouvertement comme un film d’exploitation « down and dirty ». Une œuvre dans laquelle le cinéaste joue de manière éhonté sur les plus basses attentes de son public. Ainsi le film nous inflige-t-il dans sa première demi-heure l’une des plus graphiques scènes d’agression sexuelle jamais croisée dans une production de ce prestige, presque immédiatement suivie d’une seconde séance de viol finissant par l’empalement de la victime.

Entrée en matière clairement abjecte, mais voulue comme telle par Winner qui, non satisfait d’avoir plongé la tête du spectateur directement dans la fiente, va ensuite nous signifier tout au long du film qu’il n’a strictement plus rien dire sur le thème de l’auto-défense. Il suffit pour s’en convaincre de voir la déconcertante impassibilité de personnage de Bronson face à la tragédie qui le frappe. Aucune réflexion sur les fondements de la société américaine ici, aucune insistance sur le désir de vengeance de « héros » permettant d’installer le spectateur dans un certain confort moral. Winner ne fait plus de son personnage central qu’une machine à tuer en pilotage automatique, éliminant notamment les agresseurs de sa fille de façon curieusement placide, sans même chercher à leur signifier une ultime fois leur méfaits comme de rigueur dans ce cas de figure. Pourquoi ce refus de tout commentaire? Sans doute parce que le réalisateur anglais n’a plus rien à ajouter sur le sujet, qu’il a déjà tout dit de ce qu’il pensait de la société américaine dans ses précédents films et préfère, pour ce dernier tour de piste, s’amuser de l’absurdité de sa violence intrinsèque. Au risque de choquer tout le monde.

Maintenant, même si Winner n’a rien à dire, cela ne l’empêche pas d’observer encore une fois le nouveau continent avec une extraordinaire si très ironique acuité. Ainsi les scènes de déambulations nocturne de Bronson au milieu de cette faune de clochards, prostituées, Hare Krishna, cow-boys d’opérette et prédicateurs - figuration apparemment recrutée sur place par le réalisateur - dans un Los Angeles glauque au possible ont quelque chose de vraiment fascinant. Et cela d’autant plus que l’on sent Bronson, pas le plus progressiste des acteurs qui soit, parfois réellement révulsé par ce qui l’entoure, et que Winner joue indéniablement, avec une malice absolue, de cette confrontation.

Difficile de parler de grand film. Mais, rétrospectivement en tout cas, difficile également de ne pas reconnaitre le caractère unique de cette expérience cinématographique, la dernière et plus tordue provocation que nous ait offert le cinéma de Michael Winner.


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