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AD ASTRA (2019)

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Manu le 19/05/2020 à 09:17
4.4
Réalisé par James Gray
Avec Brad Pitt, Tommy Lee Jones, Ruth Negga, Donald Sutherland, Kimberly Elise.
Film américain, chinois
Genre : Science-fiction
Durée : 2h 03min.
Année de production : 2019
Musique : Max Richter

Sortie Cinéma France : 19/09/2019
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.4



 Critique AD ASTRA (2019)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 4.4
Ad astra est le septième long métrage cinématographique du scénariste, producteur et réalisateur natif de New York, James Gray. Le film est coécrit par Gray et Ethan Gross, précédemment coscénariste de la relativement obscure comédie criminelle indépendante, Klepto, ainsi que de plusieurs épisodes de la série Fringe. Il marque la première rencontre de Gray avec l’acteur Brad Pitt, également coproducteur de l’œuvre, aux côtés d’Arnon Milchan (The King of comedy, Once upon a time in America, Brazil, Q & A, Pretty woman ou encore L.A. Confidential, j’en passe et des plus connus).

Grand peintre de la désespérance et des conflits intimes, formidable observateur des rapports familiaux et amoureux, dans toute leur complexité et parfois contradictions, James Gray trouve donc avec ce road movie de l’espace un tout nouveau terrain de réflexion. Projet peut-être le plus ambitieux du cinéaste à ce jour, et attente on ne peut plus fébrile de ma part, pleine d’espoir comme de crainte, bref d’interrogations quant à la façon dont ce méticuleux portraitiste des voyages intérieurs allait se frotter au registre de la science-fiction.

Et l’on sait bien que plus l’attente est haute, plus la déception risque d’être sévère et douloureuse. D’où l’envie d’applaudir ici, comme rarement, à l’épatante réussite cinématographique que constitue Ad astra, James Gray signant là un film sans doute pas aussi proche de la perfection qu’un The Yards ou Two lovers, mais extraordinairement riche, vivant et vibrant, se distinguant par une maitrise totale de son sujet comme du registre dans lequel il s’épanouie.

Espoirs de grand film plus que largement comblés donc, qui tiennent à la façon dont James Gray parvient à rester James Gray, continuant à creuser le sillon d’une réflexion universelle sur ce qui nous lie aux autres, à nos proches, et sur les choix cruciaux que nous devons tous prendre à un stade ou un autre de nos existences, tout en s’appropriant totalement cet univers futuriste science-fictionnel de conquête de l’espace, intarissable source d’inspiration du cinéma américain depuis une cinquantaine d’années.

Un propos simple - le besoin de se libérer de la tutelle du père, et de repenser ce qui compte et restera au bout de nos vie - qui fait donc largement écho au précédent film du cinéaste, The Lost city of Z, et que Gray expose une nouvelle fois de façon limpide, usant bien davantage des images - et de cette caméra collée à un Brad Pitt perdu dans ses pensées, transfiguré, formidable - que les mots, rares et somme toute un peu inutiles, voire de toute façon inaudibles si l’on s’en tient à la singulière et mémorable séquence de l’attaque / course-poursuite du convoi lunaire.

Puis, nourrissant cette réflexion, une proposition d’univers science-fictionnel extrêmement forte et éloignée de ce que propose habituellement le cinéma américain à grand spectacle. Soit une vision de la conquête spatiale sans magie aucune, doucement gangrénée par l’affairisme et le consumérisme, dans laquelle l’individu, semble-t-il incapable d’échapper à sa nature profonde, n’aura finalement fait qu’exporter et reproduire les mêmes erreurs collectives en passant une nouvelle fois à côté de l’essentiel.

Autant d’éléments combinant richesse formelle et thématique qui font donc d’Ad astra une œuvre sans doute pas inattaquable, perdant notamment un peu de sa nécessaire rigueur dans les quelques peu convaincantes péripéties alimentant son climax, mais néanmoins majeure dans le cinéma américain récent.

Gageons que, comme pour The Yards, We own the night ou Two lovers, Ad astra, modeste succès critique et commercial à sa sortie en salles, connaitra une plus juste reconnaissance dans le temps, lui octroyant notamment la place de choix qu’il mérite dans le cinéma de science-fiction des années 2010, aux côtés des Gravity de Cuaron et Interstellar de Nolan.


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