THE THING CALLED LOVE (1993)

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Léo le 05/12/2013 à 15:55

3.4

Réalisé par Peter Bogdanovich
Avec Samantha Mathis, River Phoenix, Dermot Mulroney, Sandra Bullock.
Film américain
Genre : Comédie romantique
Durée : 1h 56min.
Année de production : 1993
Titre français : Nashville blues

Musique : G. Marq Roswell

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.4

Critique THE THING CALLED LOVE (1993)

Avis rédigé par Manu | le 05/12/2013. | Note : 3.4

The Thing called love se situe dans la filmographie de Peter Bogdanovich entre la comédie Noises off… et sa première incursion dans le registre de la fiction télé, l’épisode Song of songs de l’anthologie Picture windows. Ce four commercial notoire (1 million de recettes sur le sol américain pour un budget de 14 millions) accueilli sans grand enthousiasme par la critique en son temps restera avant tout dans les annales hollywoodiennes comme le dernier film achevé par sa star masculine River Phoenix, décédé d’un arrêt cardiaque le 31 octobre 1993 à l’âge de 23 ans.

Découvert il y a une dizaine d’années, The Thing called love m’avait laissé plutôt de marbre. Je n’y avais vu qu’une success story à l’américain de plus, étonnamment et cruellement dépourvue de saveur venant d’un cinéaste aussi ambitieux que Bogdanovich (du moins, dans les années 70).

Revu aujourd’hui, je tempère mon jugement. Certes il s’agit d’un film très classique dans la forme et le discours, tout à fait mineur pour son auteur. Mais, au final, j’ai trouvé le résultat beaucoup sympathique que certaines des réalisations les plus illustres et / ou personnelles ce réalisateur (comme ses comédies burlesques auxquelles je n’adhère pas du tout). Le problème premier du film, c’est probablement son scénario, manquant véritablement d’acuité dans son portrait de l’univers musical de Nashville et de ses aspirants artistes. Une vision bien trop gentille, trop propre, trop superficielle, tirant trop sur le film romantique pour adolescents là où l’on aurait plutôt aimé découvrir l’envers du décor.

Maintenant, partant de ce faible matériel scénaristique, Peter Bogdanovich s’en sort plutôt bien. Faute de mieux peut-être, il opte pour une ambiance feel-good à l’ancienne, sans second degré aucun. Et si The Thing called love se retrouve ainsi à total contre courant de son époque, il fonctionne finalement plutôt bien sur ce mode, parvenant à instaurer une ambiance attachante. L’histoire n’a rien de passionnante, les personnages manquent sans doute d’épaisseur, mais la mise en scène de Bogdanovich sauve la mise et, à partir de situations clichés sur le papier, nous offre quelques jolis moments d’émotion simple, comme cette scène de mariage improvisé dans une superette sur un tube du King.

Par ailleurs, il convient de souligner la qualité des quatre prestations centrales, dont celle à fleur de peau de River Phoenix, acteur à la troublante fragilité et perte évidente pour le cinéma américain de l’époque.

Généralement passé sous silence dans la filmographie de son réalisateur, The Thing called love me semble donc à réévaluer quelques peu. Et, compte tenu de l’évolution ultérieure de la carrière de Bogdanovich, j’aurais même presque tendance à le considérer comme sa dernière réussite à ce jour (mais, il est vrai, je suis loin d’avoir fait le tour de toute son œuvre télévisuelle des années 90-2000).

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