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WILD SIDE (1995)

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Manu le 28/06/2012 à 21:16
3.8
Réalisé par Donald Cammell
Avec Christopher Walken, Joan Chen, Steven Bauer, Anne Heche, Allen Garfield.
Film américain
Genre : Policier
Durée : 1h 51min.
Année de production : 1995
Musique : Ryûichi Sakamoto

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.8



 Critique WILD SIDE (1995)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 3.8
Wild side est la quatrième et dernière réalisation de l’écossais Donald Cammell, réalisateur des cultes Performance (signé avec Nicolas Roeg) et Demon seed avec Julie Christie. Le film est aujourd’hui davantage cité pour sa genèse compliquée et les tragiques conséquences qui en découlèrent que pour ses qualités intrinsèques. Wild side fut en effet remonté en catastrophe par sa firme de production, Nu Image, affolée du résultat soumis par Cammell, qui ne correspondait en rien au thriller érotique post-Basic Instinct qu’espéraient trouver là ses producteurs. Cammell fit alors retirer son non du générique au bénéfice d’un fictif Franklin Brauner, sombra ensuite dans une dépression qui le mena au suicide en 1996, soit environ un an après la sortie escamotée de son film en vidéo. Quatre ans plus tard, embelli d’une bande originale flambant neuve, signée Ryûichi Sakamoto, le montage voulu par Cammell refera finalement surface dans divers festivals, et se verra même offrir une distribution en DVD. C’est cette version director’s cut, rebaptisée Donald Cammell’s Wild side, que je commente ici.

En découvrant ce Donald Cammell’s Wild side, et sans même avoir besoin de connaitre sa version remontée, on se dit qu’effectivement, les pontes de la Nu image ont dû faire une drôle de tête s’ils s’attendaient bien à un classique thriller sexy comme le cinéma américain en saturait alors le marché. Non pas que le film ne soit pas sexy ou manque de rebondissements. Bien au contraire, il n'est pas avare de séquences coquines, dont au moins une d'une intensité érotique assez rare - sans pour autant en dévoiler beaucoup sur ses interprètes … comme quoi, tout est dans l’art et la manière - et l’on est happé par l’histoire dès les premières minutes, sans jamais être capable de deviner ce qui se passer dans leur quart d’heure suivant.

D’une certaine façon, on ne peut donc pas dire que Cammell ait failli à ses obligations. Le cahier des charges est rempli … sauf que le cinéaste se moque clairement de faire un film grand public à la mode. Dans son rythme, sa narration, ses idées folles que la bienséance m’interdit de dévoiler ici, son Wild side sort clairement du tout venant, voire carrément de son époque. Et l’on pense ici davantage à un trip philosophico-sensoriel seventies, un peu à la Nicolas Roeg, qu’à un énième suspense coquin cherchant à appliquer la recette gagnante de Basic instinct.

Ambitieuse, hors norme et d’une incontestablement intégrité, la réalisation donne tout autant satisfaction dans sa direction d’acteurs, offrant des rôles mémorables au trio Anne Heche, ici dans son premier rôle vedette, Christopher Walken, over the top, pile poil raccord avec l’ambiance générale et le perso, et Steven Bauer, un acteur qui me laisse habituellement de marbre et que j’ai pourtant trouvé impressionnant, carrément … bestial.

Si la radicalité de l’œuvre pourra en rebuter certains, on ne peut en revanche discuter l'originalité, le cachet "à part". A la fois gonflé et fascinant, en ce qui me concerne.


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