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IL POLIZIOTTO E' MARCIO (1974)

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Léo le 22/11/2013 à 11:55
4.1
Réalisé par Fernando Di Leo
Avec Luc Merenda, Richard Conte, Delia Boccardo, Raymond Pellegrin, Vittorio Caprioli.
Film italien, français
Genre : Policier
Durée : 1h 31min.
Année de production : 1974
Titre français : Salut les pourris
Musique : Luis Bacalov

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.1



 Critique IL POLIZIOTTO E' MARCIO (1974)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 4.1
Onzième long métrage signé par le scénariste et réalisateur Fernando Di Leo, Il Poliziotto è marcio est son cinquième film relevant du genre policier, ainsi que la première de ses trois collaborations avec l’acteur français Luc Merenda. Moins connu à ce jour que les trois composantes cinématographiques de la trilogie du milieu de Fernando De Leo, Milano Calibro 9, La Mala ordina et Il Boss, Il Poliziotto è marcio peut cependant être rattaché à ce triptyque dans l’œuvre de son auteur tant la mafia joue une nouvelle fois un rôle prépondérant au sein de portrait d’un superflic corrompu.

Partant d’un canevas scénaristique imaginé par le vétéran de l’écriture Sergio Donati, le maître du film noir à l’italienne, pendant transalpin de notre Melville national (avec lequel il avait d’ailleurs un projet de film en 1972-73, malheureusement abandonné suite au décès du cinéaste français), adapte ici, à sa façon, le roman de William P. Givern « Rogue Cop » (publié chez nous en 1954, dans la collection série noire, sous le titre « Quand les poulets auront des dents »), condensant astucieusement celui-ci en faisant des deux protagonistes centraux du récit, l’un policier honnête, l’autre à la solde de gangsters, un seul et même personnage.

Indubitablement l’une des grandes réussites de Fernando Di Leo. Démarrant son film, non sans une certaine ironie, comme un classique poliziesco célébrant les exploits d’un super flic à la Maurizio Merli, nettoyant les grandes citées italiennes de leurs voyous hippies, Il Poliziotto è marcio prend rapidement le contrepied total de cette imagerie droitière pour nous révéler la véritable nature de son anti-héros, flic mangeant des deux côtés de la table, possédant une éthique bien à lui (le trafic de cigarettes, d’accord, celui d’armes, non OK). Une révélation d’autant plus percutante qu’elle n’est jamais discutée / analysée, de sorte de pouvoir sembler acceptable ou justifiée pour le spectateur.

A partir de cette situation typiquement « noirish », Di Leo développe un récit implacable, parfaitement maitrisé dans sa progression dramatique. La première heure pose ainsi remarquablement le cadre et les enjeux du récit, s’appliquant à travailler tous ses personnages, pions d’un jeu à l’issue tragique évidente. Le cinéaste s’offre même un convaincant interlude comique à travers le pittoresque personnage du vieux misanthrope abonné aux dépôts de plaintes, qu’incarne son acteur fétiche, Vittorio Caprioli. Puis, usant de sa brutalité coutumière, le cinéaste passe à l’action presque non-stop durant l’ultime demi-heure de son film. Meurtres sauvages, bagarres sanglantes et autres règlements de compte s’enchainent alors jusqu’à cette conclusion à la fois logique et inévitable, digne des meilleurs films noirs de la grande époque.

On pourra certes reprocher, comme souvent chez ce cinéaste, de ne pas soigner autant la forme que le fond, à la différence de son confère Melville. Le film se caractérise en effet formellement par un découpage abrupt, des cadres et une lumière manquant sans doute un peu de soin. Mais, sans tomber dans l’excès de clémence, reconnaissons aussi que ce côté mal dégrossi renforce, à sa façon, la forte personnalité de l’œuvre. L’affirmation de son caractère typiquement italien, essentielle à sa réussite, découle également de ce si absorbant esthétique pseudo-documentaire issu du néo-réalisme italien d’après guerre.


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