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OPEN SEASON (1974)

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Léo le 18/03/2014 à 20:13
4.7
Réalisé par Peter Collinson
Avec Peter Fonda, Cornelia Sharpe, John Phillip Law, Richard Lynch, William Holden.
Film espagnol, anglais, américain
Genre : Thriller
Durée : 1h 41min.
Année de production : 1974
Titre français : La Chasse sanglante
Musique : Ruggero Cini

Sortie Cinéma France : 18/08/1982
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.7



 Critique OPEN SEASON (1974)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 4.7
Coproduction anglo-américano-italo-espagnole tournée pour les extérieurs en Espagne et aux Etats-Unis, aux Studio Pinewood près de Londres pour certains intérieurs, Open season est l’adaptation du roman éponyme de David D. Osborn originellement publié l’année même de sa transposition à l’écran, et intitulé chez nous « La Chasse est ouverte ». Le scénario est signé d’Osborn lui-même et Liz Charles-Williams, fréquente partenaire d’écriture pour le cinéma de ce dernier.

Ce dixième long métrage du réalisateur du culte italian job connaitra moult déboires avec la censure au moment de sa distribution. Sur le seul sol français, Open season aura l’embarrassant honneur d’être, en avril 1976, le premier film classé X pour incitation à la violence. Il ne sortira finalement en salles qu’en aout 1982, un an après sa diffusion sur le marché de la vidéo. Pour l’anecdote, sous la présidence de Valery Giscard d’Estaing, 9 autres titres subiront le même sort, dont le Texas chain saw massacre de Tobe Hooper, The Warriors, Dawn of dead et Mad Max, avant l’abrogation de cette classification au lendemain de l’élection de François Mitterrand.

Paradoxalement, il convient de noter que ce film assurément oppressant, constituant d’une certaine façon une sorte d’aboutissement dans la filmographie de son auteur, lequel se montrera par la suite beaucoup plus sage - et malheureusement moins inspiré - va en réalité nettement moins loin que le roman d’Osborn dans l’abject et la provocation, soumettant notamment une fin un peu moins immorale, même si là encore très ambiguë, au spectateur (du moins dans la version longue, avec épilogue, du film).

Titre pivot de son œuvre, cette version contemporaine des chasses du comte Zaroff permet donc à Peter Collinson de creuser plus à fond qu’il ne l’avait jusqu’alors fait ce thème de la violence psychologique faite à / subie par l’individu. Projet d’autant plus personnel qu’il n’est d’ailleurs pas interdit de penser que, à travers ces portraits de 3 individus déformés par la guerre dans leurs rapports à l’autre, le cinéaste ait pu voir là matière à exorciser le souvenir - aux dires de ses proches traumatique - de sa participation, lors de son service militaire, aux opérations militaires de répression de l’insurrection communiste malaysienne (alors colonie britannique). Quoi qu’il en soit, extrapolation personnelle ou non, Open season constitue bel et bien le plat de résistance d’une filmographie certainement moins anonyme qu’elle n’y parait, et qu’il faudra bien reconsidérer un jour. Un plat bien relevé, annoncé en amont par The Penthouse (Open season se présentant même comme une variation de ce titre dans sa partie centrale), Fright ou encore Straight on till morning.

Soyons cependant honnête : sans trop se triturer les méninges, on peut raisonnablement trouver de multiples imperfections à cet Open Season. Censé se dérouler en Amérique du nord (dans le Michigan, plus exactement) mais tourné pour l’essentiel en Espagne avec des acteurs locaux dans les seconds rôles, le film possède clairement un aspect factice / bricolé à l’étranger nuisant à sa crédibilité. Et je ne suis ni originaire du Michigan, ni n’ai vu le film dans sa version originale, probablement (mal) doublé sur certaines scènes. Par ailleurs, il convient de ne pas étudier cette histoire à la loupe, en particulier dans son dernier tiers, sous peine d’y trouver des situations si ce n’est discutables en termes de vraisemblance, du moins souffrant d’un déficit d’explication de la part des scénaristes.

Reste que ce type d’écueils, récurrents chez un cinéaste ayant toujours privilégié le travail sur l’atmosphère et l’efficacité du récit sur sa solidité et subtilité, n’altèrent ni la compréhension du l’intrigue, ni ne nuisent à l’impact global de l’œuvre, laquelle met mal à l’aise dès sa séquence pré-générique, par ailleurs typiquement « collinsonnienne » dans son percutant recours au montage parallèle.

La force première de cet Open season tient ainsi, selon moi, de l’alliance entre une constante rigueur formelle - cadres et mouvements d’appareil sont d’un soin et d’une précision exemplaires rappelant le caractère avant tout formaliste du cinéma de Collinson - et une approche directe, accessible à tous, presque triviale, d’un sujet délicat et dérangeant (approche par ailleurs ouvertement revendiquée par le cinéaste dans la seule interview de lui disponible sur le net). Alliance à la fois déstabilisante pour le spectateur et la critique désireuse de classifier son travail.

Bref, peut-être ai-je tendance à me laisser aller à la sur-analyse d'un titre d'exploitation ne méritant pas tant d'égards, mais j’avoue que cet Open season me fascine à chaque révision et joue pour beaucoup dans mon intérêt pour l’œuvre de son auteur.


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