AGAINST THE WALL (TV) (1994)

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Manu le 27/11/2022 à 07:57

4.1

Réalisé par John Frankenheimer
Avec Kyle MacLachlan, Samuel L. Jackson, Clarence Williams III, Frederic Forrest, Anne Heche.
Téléfilm américain
Genre : Historique
Durée : 1h 51min.
Année de production : 1994
Titre français : Les Révoltés d'Attica / La Révolte d'Attica
Musique : Gary Chang

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.1

Critique AGAINST THE WALL (TV) (1994)

Avis rédigé par Manu | le 27/11/2022. | Note : 4.1

Against the wall se situe dans la filmographie de John Frankenheimer entre sa participation à l’anthologie Tales of the crypt, via l’épisode « Maniac at large », et le biopic HBO, The Burning season, avec Raul Julia. Première des 3 collaborations entre le cinéaste et le scénariste Ron Hutchinson - suivront The Burning season et The Island of Dr. Moreau - le film se situe dans la carrière de son interprète principal, Kyle MacLachlan, entre le The Trial de David Hugh Jones et la comédie de Brian Levant, The Flintstones. Notons enfin que Frankenheimer a obtenu un Emmy award pour sa réalisation, en 1994, coiffant ainsi au poteau Roger Spottiswoode, Emile Ardolino, Betty Thomas et Glenn Jordan.

Against the wall marque le retour aux affaires de son illustre réalisateur après une longue série d’échecs critiques et public ayant, au fil des années, largement entamé son capital crédibilité, là où, dans le même temps, au gré de fortunes diverses, ses plus proches collègues William Friedkin et Sidney Lumet étaient parvenus à conserver un certain statut d’auteurs majeures.

Retour par la petite porte, ou plutôt lucarne, pour Frankenheimer donc, mais retour gagnant, couronné d’un succès artistique, mais également critique de tout premier ordre dans sa carrière. Retrouvant au passge l’univers carcéral de Birdman of Alcatraz, le réalisateur de Black Sunday signe en effet ici une œuvre coup de poing, rageuse, magistralement tenue, condensant à la fois le meilleur de son style et les grandes réflexions propres à son cinéma.

Il est ainsi question, à travers cette évocation de la tragique révolte de la prison d’Attica, en 1971, d’aliénation de l’individu à son environnement, à travers notamment le personnage central de ce surveillant carcéral aux idées progressistes, rapidement pris entre 2 feux - soit le ciment thématique de l’œuvre de Frankenheimer - de paranoïa constante dans l’atmosphère, via les rapports fondamentalement viciés entre l’ensemble des protagonistes, mais également des fêlures de la société américaine d’après-guerre, minée par la guerre froide et l’échec à venir de l’intervention au Vietnam.

Un récit dense et captivant que soutient une réalisation d’exception, électrique, relevant bien souvent de la leçon de cinéma dans le brio et l’intelligence avec lesquels elle parvient à associer style et pertinence. Et l’on citera, à titre d’exemple, le fabuleux passage de la prise d’assaut de la prison, modèle de limpidité et efficacité narrative, potentiellement éligible au titre de pièce maîtresse de la filmographie de son auteur, en terme de pure mise en scène.

Bref, un titre immanquable pour qui s’intéresse ne serait-ce qu’un peu à John Frankenheimer, qui inaugure au passage une fin de carrière particulièrement brillante (n’en déplaise aux détracteurs de son The Island of Dr. Moreau).

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