THE MANCHURIAN CANDIDATE (2004)

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Manu le 03/01/2013 à 13:12

4.4

Réalisé par Jonathan Demme
Avec Denzel Washington, Liev Schreiber, Meryl Streep, Kimberly Elise, Jon Voight.
Film américain
Genre : Thriller, science-fiction
Durée : 2h 09min.
Année de production : 2004
Titre français : Un Crime dans la tête
Musique : Rachel Portman

Sortie Cinéma France : 03/11/2004
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.4

Critique THE MANCHURIAN CANDIDATE (2004)

Avis rédigé par Manu | le 03/01/2013. | Note : 4.4

The Manchurian candidate est tout autant le remake (éloigné) du film éponyme de John Frankenheimer réalisé en 1962 qu’une nouvelle (et très libre) adaptation du roman du même nom signé Richard Condon et publié 1959. Entre autres grosses modifications, Jonathan Demme opte ici pour un (très discret) cadre temporel anticipatif, situant son action dans l’Amérique en pleine campagne présidentielle de 2008. Notons enfin que cette nouvelle adaptation est co-écrite par Daniel Pyne, scénariste venu de la télévision précédemment collaborateur de John Schlesinger sur Pacific heights, Roger Donaldson sur White sands et Oliver Stone sur Any given Sunday.

S’il existe bon nombre de remakes dont la raison d’être échappe à toutes explications rationnelles (autres que purement financières, j’entends), ce Manchurian candidate version 2004 s’illustre au contraire par la pertinence de sa relecture contemporaine d’un sujet déjà (magistralement) exploré. Dans sa vision extrêmement riche et lucide d’une Amérique parano gangrénée par l’affairisme, aux mains d’obscurs conglomérats sans scrupule, ce thriller de science-fiction / anticipation relativement négligé par la critique à sa sortie s’avère en effet compter parmi les opus hollywoodiens les plus passionnants et intelligents réalisés sur le thème du « 11 septembre, ses causes et ses conséquences ».

S’appuyant sur un script inhabituellement dense et exigeant pour une grosse production cinématographique de ce type, qui nous décrit en définitive un nouveau type de guerre souterraine d’envergure mondiale, différente de celle - froide, idéologique et plus facilement identifiable - du film de Frankenheimer, la mise en scène de Demme choisit une approche relativement audacieuse dans son classicisme à contre courant des recherches narratives des années 2000. On retrouve là l’extrême rigueur payante de son classique Silence of the lambs, débouchant sur quelques scènes de tension assez mémorables (le meurtre du sénateur et sa fille, l’assassinat final) enrichie d’un travail passionnant, au niveau du découpage en particulier, sur la transcription à l’écran de l’esprit perturbé et manipulé de ses deux personnages principaux.

Orchestré de main de maître, le film se distingue enfin - comme très souvent chez Demme - par la qualité de sa direction d’acteur. Un interprète comme Denzel Washington, qui me laisse habituellement sur la réserve, s’y montre notamment remarquable, à la hauteur de la prestigieuse et toute aussi convaincante distribution l’entourant (distribution truffée, pour les connaisseurs, de seconds rôles / troisièmes couteaux fétiches du cinéaste).

Une grande réussite, maitrisée de bout en bout, qui soutient aisément la comparaison avec le classique de John Frankenheimer … si tant est que l’on puisse comparer deux films aussi différents.

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