DOOMSDAY GUN (TV) (1994)

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Léo le 11/08/2014 à 10:16

3.6

Réalisé par Robert Young
Avec Frank Langella, Alan Arkin, Kevin Spacey, Michael Kitchen, James Fox.
Téléfilm américain, anglais
Genre : Espionnage, historique
Durée : 1h 46min.
Année de production : 1994
Titre français : Doomsday Gun - L'arme du jugement dernier
Musique : Richard Harvey

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.6

Critique DOOMSDAY GUN (TV) (1994)

Avis rédigé par Manu | le 11/08/2014. | Note : 3.6

Production anglo-américaine filmée en Angleterre, Belgique et Espagne, Doomsday Gun est coécrit par vétéran Walter Bernstein, cible du Maccarthysme dans les années 50 et ultérieurement scénariste des essentiels Fail-Safe et The Molly Maguires. Le film revient sur le soutien tactique des occidentaux à l’Irak dans les années 80 à travers l’affaire Gerald Bull, brillant ingénieur américano-canadien débauché par Saddam Hussein afin de construire un super canon capable d’atteindre une cible située à une distance de plus de 1000 kilomètres. Notons que le film marque les retrouvailles à l’écran d’Alan Arkin et Kevin Spacey deux ans après Glengarry Glen Ross.

Tournée au tout début du mandat Clinton, cette production HBO avançait sur un terrain encore vierge de toute analyse cinématographique ou télévisuelle, puisque se frottant frontalement à la politique extérieure des gouvernements Reagan et Bush. Attaque en règle de certaines des désastreuses conséquences de celle-ci, Doomsday gun n’épargne pas non plus le gouvernement Thatcher de la même époque. Bref, on n’est pas dans le registre du « sans opinion », mais on ne verse pas pour autant dans le schématisme ou la propagande, l’ensemble se parant intelligemment d’une certaine ironie flegmatique et tragique caractéristique de ces grands films d’espionnage fourmillant de protagonistes autant manipulés que manipulateurs.

Cette écriture au cordeau est en outre relayée par une interprétation tenant du très haut de gamme, avec en particulier un Frank Langella qui bouffe l’écran dans le rôle complexe d’un individu à la fois extraordinairement talentueux et inconscient, voire un peu fou.

Face à cela, on regrettera juste que la réalisation de Robert Young ne soit pas tout à fait du même niveau d’excellence. Incontestablement efficace, celle-ci laisse néanmoins constamment transparaitre ses racines télévisuelles dans ce qu’elles présentent de moins stimulantes esthétiquement. Un tel sujet, aussi remarquablement écrit et interprété, aurait clairement mérité une mise en scène plus soignée et aventureuse.

Une œuvre d’espionnage-politique très recommandable donc, même si relativement terne dans la forme.

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