UNCUT GEMS (2019)

(1) critique (0) commentaire

Manu le 20/11/2022 à 08:08

4.1

Réalisé par Benny Safdie, Josh Safdie,
Avec Adam Sandler, LaKeith Stanfield, Julia Fox, Idina Menzel, Eric Bogosian.
Film américain
Genre : Drame
Durée : 2h 15min.
Année de production : 2019
Musique : Daniel Lopatin

Sortie Cinéma France : 31/01/2020
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.1

Critique UNCUT GEMS (2019)

Avis rédigé par Manu | le 20/11/2022. | Note : 4.1

Uncut gems est la troisième réalisation commune des frères Benny et Josh Safdie. Le film est écrit par ses deux réalisateurs, en collaboration avec Ronald Bronstein, déjà à l’écriture du précédent long des Safdie, Good time. Il se situe dans la carrière d’Adam Sandler entre la romance policière Murder mystery de Kyle Newacheck et la comédie familiale Hubie Halloween de Steven Brill.

Si l’on ne devait retenir à ce jour qu’un film d’Adam Sandler, ce serait bien évidemment cet Uncut gems, dans lequel l’acteur se montre bien plus qu’à la seule et simple hauteur de ce passionnant contre-emploi, en bijoutier accro aux paris sportifs. Habité, bluffant, épuisant, livrant presque en creux une réflexion sur sa carrière, Adam Sandler emporte tout, bouffe l’écran dans la peau d’Howard Ratner, type brillant et stupide à la fois, incapable de souffler, de se contrôler, conscient de courir à sa perte sans pouvoir remédier à cette débandade annoncée.

Mais la grande réussite d’Uncut gems ne tient évidemment pas qu’à la seule prestation de Sandler. elle passe également par une écriture et réalisation qui vous filent le tournis, vous plongeant dans un microcosme à la fois fascinant et effrayant - celui, schizophrénique, des bijoutiers juif-new yorkais, entre traditions séculaires et excès en tout genre, petit monde fricotant autant avec la gotha de la ville que la pègre locale - et vous filant, comme rarement ressenti au cinéma depuis le The Gambler de Karel Reisz, le frisson du jeu, cette sensation grisante et addictive de constamment vivre sur le fil de rasoir, tout en touchant du doigt, plus largement, quelque chose de la folie autodestructrice du monde moderne.

Grosse claque visuelle et sensorielle, cette folle course existentielle vers la plus évidente des conclusions est ainsi un néo-noir aussi radical que Good time dans la forme, mais sans doute beaucoup plus ample dans l’écriture, beaucoup plus touchante également. Bref, une expérience cinématographique mémorable, qui vous laisse véritablement sur le carreau au terme de ses époustouflantes et éreintantes 135 minutes.

Rechercher avec google