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THE EYE OF THE STORM (2011)

(1) critique (0) commentaire
Manu le 14/06/2012 à 21:20
3.7
Réalisé par Fred Schepisi
Avec Geoffrey Rush, Judy Davis,Charlotte Rampling, Alexandra Schepisi, Helen Morse.
Film australien
Genre : Drame
Durée : 1h 54min.
Année de production : 2011
Titre français : L'oeil du cyclone
Musique : Paul Grabowski

Sortie Cinéma France : 18/09/2013
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.7



 Critique THE EYE OF THE STORM (2011)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 3.7
The Eye of the storm marque le retour de l’australien Fred Schepisi à la réalisation 5 ans après la mini-série Empire Fall. Il s’agit également du premier film tourné sur sa terre natale depuis Evil angels en 1988. Produit par deux de ses 3 principaux acteurs, Geoffrey Rush et Judy Davis, The Eye of the storm est l’adaptation, par l’actrice et scénariste Judy Morris (Babe : Pig in the city et les deux Happy feet), du roman éponyme de Patrick White publié en 1972. Détail amusant (et, de prime abord, plutôt inquiétant) : Charlotte Rampling, bien qu’à peine plus âgée que Rush et Davis, interprète ici la mère de ces derniers.

Largement ignoré en Europe - son dernier film distribué en salles chez nous est Fierce creatures, par ailleurs loin d’être son travail le plus ambitieux - le cinéma de Schepisi inspire au mieux la méfiance, au pire le mépris. De mon côté, je conçois qu’il s’agit d’une strict affaire de goût. Peu démonstratif, se complaisant ouvertement dans une certaine routine de prestige - transposition à l’écran de best-sellers couverts de prix littéraires - il s’offre directement à la raillerie de la critique avertie ainsi qu’à la suspicion du spectateur labellisé cinéphile. Bref, que l’on puisse trouver ce cinéaste académique et sans personnalité n’est en tout cas pas surprenant car, à mon avis, il le cherche un peu ! Et ce n’est certainement pas cet Eye of the storm qui va améliorer sa réputation auprès de ses détracteurs.

Sans parvenir à un résultat aussi abouti, The Eye of the storm rappelle beaucoup le très beau Last orders dans la filmographie de son réalisateur. Le thème central y est d’ailleurs grosso modo le même, à savoir la mort. Un thème - et de nombreux à-côtés tenant aux relations mère et fille, frère et sœur, aux rapports de classe, à la description de la société australienne des années 70 - que le cinéaste prend confortablement le temps de développer. Ainsi, durant la première heure et demie, il ne se passe à vrai dire pas grand-chose. Pas d’émotions fortes, de grosses révélations. Schepisi et sa mise en scène jouent leur partition sur des petits riens, donnent principalement dans l’humour un peu vache, l’étude amusée et un brin mélancolique d’une aristocratie agonisante.

Bref, Schepisi construit lentement mais surement son film pour, enfin, dans l’ultime demi-heure, en arriver au cœur de son sujet, et laisser percer l’émotion brute, avec toujours cette élégance, ce regard d’une acuité pudique, qui confère ce caractère unique de son travail.

Bref, The Eye of the storm n’est pas un film qui vous en met plein les mirettes. Et il y a fort à parier que beaucoup trouveront l’ensemble rébarbatif, voire carrément assommant. De mon côté, j’y ai retrouvé tout ce que j’aimais chez ce cinéaste. Je me dois par ailleurs de souligner l’excellence de l’interprétation du trio de tête Rush - davis - Rampling et la qualité du score jazz de Paul Grabowsky (épaulé sur certains morceaux par le saxophoniste Brandford Marsalis).


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