THE CANYONS (2013)

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Léo le 24/11/2013 à 19:00

3.3

Réalisé par Paul Schrader
Avec Lindsay Lohan, James Deen, Nolan Gerard Funk, Amanda Brooks, Gus Van Sant.
Film américain
Genre : Drame
Durée : 1h 39min.
Année de production : 2013
Musique : Brendan Canning

Sortie Cinéma France : 19/03/2014
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.3

Critique THE CANYONS (2013)

Avis rédigé par Manu | le 24/11/2013. | Note : 3.3

The Canyons est le dix-huitième long métrage signé par le scénariste et réalisateur Paul Schrader, et huitième dont il n’assure pas lui-même l’écriture. Après avoir notamment collaboré avec Nicholas Kazan (sur Patty Hearst) et Harold Pinter (The Comfort of strangers), il s’adjoint ici les services du sulfureux romancier Bret Easton Ellis, qui signe par ailleurs son tout premier scénario original. Le tournage de cette production indépendante à petit budget (probablement le plus petit sur lequel ait jamais travaillé Schrader) fut émaillé d’incidents et prises de bec liés au comportement imprévisible de sa star féminine, l’incontrôlable Lindsay Lohan.

En désaccord avec le réalisateur sur le montage final du film, Bret Easton Ellis aurait déclaré : « le film est si languissant. Il fait 1 heure 30 et semble en durer 3. Je le voyais comme un thriller noir ironique mais Schrader l’a transformé en… et bien, un film de Schrader ». Et il n’a pas tort, Ellis, en ce sens qu’il s’agit bien là d’un film de Schrader, avec tout ce que cela peut avoir d’attrayant ou de déplaisant, selon que l’on apprécie ou non son univers.

The Canyons est donc un conte moral moderne comme les affectionne son auteur, nous décrivant une sorte de ronde amoureuse dans le monde froid des riches désaxés / dépravés de la côte Ouest. Une danse ne pouvant, comme toujours chez Schrader, que se conclure dans le sang. La seule petite nouveauté de cet opus vient sans doute de l’absence de rédemption finale accordée aux personnages. Pour le reste, on navigue donc en terrain familier, appréciant d’un côté la direction d’acteur, avec une Lindsay Lohan malheureusement que trop parfaite dans ce pathétique personnage de belle oisive, paraissant physiquement et moralement usé, presque détruit, en dépit de son jeune âge, mais regrettant un peu de l’autre le statisme de la mise en scène, en dépit de quelques séquences rendues joliment immersives par le score electro de Brendan Canning.

Clairement pas le film le plus marquant de son réalisateur - je lui préfère notamment le plus classique The Walker parmi ses récents travaux - une œuvre d’une parfaite cohérence avec le reste de sa filmographie, inégale mais jamais tiède, oscillant dans l’irritant et le fascinant.

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