THE APPOINTMENT (1969)

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Manu le 30/06/2011 à 19:12

3.3

Réalisé par Sidney Lumet
Avec Omar Sharif, Anouk Aimée, Lotte Lenya, Didi Perego, Luigi Proietti.
Film américain
Genre : Drame
Durée : 1h 55min.
Année de production : 1969
Titre français : Le Rendez-vous
Musique : John Barry

Sortie Cinéma France : 28/09/1970
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.3

Critique THE APPOINTMENT (1969)

Avis rédigé par Manu | le 30/06/2011. | Note : 3.3

The Appointment marque les retrouvailles de Sidney Lumet avec le producteur Martin Poll, dix ans après The Fugitive Kind. De l’aveu même du cinéaste, le script n’était pas sa motivation première sur ce projet. Et, pour tout dire, il reconnaissait même ne l’avoir jamais beaucoup aimé. De mon côté, je dirai juste, pour parler avec tact, que ce récit d’un amour obsessionnel et fétichiste ne semble pas toujours très bien savoir dans quelle direction s’orienter (étude psychologique, mélodrame un brin tordu, simple love story tragique) et que le montage ponctuellement elliptique du film n’aide pas forcement le spectateur à s’y retrouver.

Autre problème : l’interprétation. Les jeux intériorisés d’Omar Sharif et Anouk Aimée – splendide, au passage – rajoutent une bien inutile couche d’austérité et d’hermétisme à un film déjà très froid et relativement nébuleux dans ses intentions.

Bref, présenté comme ça, on serait en droit de penser qu’il s’agit d’un Lumet à éviter dans sa riche mais inégale filmographie. Pourtant, The Appointment est l’un des ces films loupés qui possèdent un curieux petit goût de « revenez-y ». A ma première vision de celui-ci, il y a quelques années, j’avoue que j’avais trouvé le temps long. Et puis, mine de rien, au fil des ans je me suis rendu compte que j’avais gardé en tête son atmosphère, ainsi que quelques plans impressionnants, comme cet ahurissant travelling arrière de 2 bonnes minutes partant d’Anouk Aimée et Omar Sharif s’embrassant en gros plan dans une prairie pour s’achever sur la vision intégrale de l’île au milieu de laquelle ils se trouvent. Un peu gratuit, me direz-vous, mais incontestablement marquant et virtuose.

Confirmation m’a donc était faite avec cette séance de révision qu’il s’agit bel et bien d’une œuvre plastiquement superbe. Le travail sur le son et les couleurs, de même que la construction millimétrée, quasi parfaite, de certains cadres jouant brillamment avec l’architecture du centre de Rome (enfin … n’y ayant jamais mis un pied, je suppose qu’il s’agit du centre de Rome) font presque oublier les erreurs de casting et défaillances scénaristiques du film. Et l’on n’a guère de mal à croire Lumet lorsqu’il reconnait que la principale raison de son implication sur The Appointment était en fait l’envie de travailler avec le directeur de la photographie Carlo Di Palma. Car le premier tire au mieux parti des talents du second, et leur association s’avère particulièrement stimulante pour le spectateur.

Aussi réussi soit-il dans la forme, The appointment n’en est pas moins généralement considéré outre atlantique comme un échec artistique et commercial majeur pour son auteur. Suite aux premières projections de studio, les pontes de la MGM, peu convaincus du résultat, décidèrent d’éliminer (l’excellente) partition musicale de Michel Legrand au profit d’un score plus classique (mais tout aussi brillant dans son registre) de John Barry. Suivirent une désastreuse présentation à Cannes en 1969, un remontage du film par le studio sans le consentement de Lumet (qui avait entre temps perdu le final cut de son film) et, pour finir, une présentation à la télévision en 1972, en guise de première sur le territoire américain (avec dans la foulée, une nouvelle partition musicale, un peu plus pop celle-ci, signée Stu Phillips). Notons qu’aujourd’hui, la version considérée comme officielle semble être celle distribuée en salles hors des Etats-Unis, soit le montage de Lumet sur la musique de Barry.

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