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SWEET REVENGE (1976)

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Manu le 24/03/2019 à 09:24
3.6
Réalisé par Jerry Schatzberg
Avec Stockard Channing, Sam Waterston, Franklyn Ajaye, Norman Matlock, Richard Daughty.
Film américain
Genre : Drame
Durée : 1h 30min.
Année de production : 1976
Titre français : Vol à la tire
Musique : Paul Chihara

Sortie Cinéma France : 15/06/1977
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.6



 Critique SWEET REVENGE (1976)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 3.6
Sweet revenge se situe dans la filmographie de Jerry Schatzberg entre le road movie Scarecrow, interprété par Gene Hackman et Al Pacino, et la comédie de mœurs politique The Seduction of Joe Tynan. Le film marque la seconde des 3 collaborations entre le cinéaste et le génie de la photographie Vilmos Zsigmond. Il est coécrit par Marilyn Goldin, scénariste que l’on retrouvera la même année au générique du Barocco d’André Téchiné, ainsi que, 12 ans plus tard, à l’écriture de Camille Claudel et du Grand bleu de Luc Besson (!).

Second échec consécutif, à la fois critique et public, pour Jerry Schatzberg après Scarecrow (pourtant palme d’or à Cannes en 1973), Sweet revenge n’a, à la différence de ce dernier, pas connu la moindre réévaluation au fil des décennies. Il faut dire que l’œuvre, également présentée en compétition à Cannes en son temps, marque un évident « flottement » dans la carrière de son auteur après les 3 formidables réussites que constitue le triptyque Puzzle of a downfall child / The Panic in Needle Park / Scarecrow.

Film clairement bancal à la racine, mais film malgré tout passionnant, Sweet revenge épouse pourtant dans les grandes lignes le même modèle narratif que celui mis en place par Schatzberg sur ses premiers travaux. Soit un récit régi par l’absence assumée de toute progression dramatique forte. Ici tout n’est que doute et errance, à la fois géographique et psychologique, prétexte, au bout compte, à un nouveau portrait en creux d’une Amérique seventies complètement paumée. Une Amérique dans laquelle l’avocat WASP idéaliste s’acoquine avec la petite délinquante prise au piège du rêve / mirage américain et désir de réussite matérielle l’accompagnant.

Décrit de la sorte, Sweet revenge semble donc tout équipé pour figurer au panthéon des classiques du nouveau cinéma américain. Sauf que l’exécution vient quelque peu ternir ce doux espoir. Peut-être est-ce parce que le film arrive tardivement dans le cycle auquel il entend appartenir, mais l’on sent Schatzberg désireux de faire quelques concessions au public de la génération Jaws. Concessions qui, au final, nuisent sévèrement à la cohérence thématique de l’œuvre. Le ton oscille ainsi de façon trop incertaine entre noirceur dépressive à la Panic in Needle Park et relative légèreté dans la façon d’approcher le personnage de Vurrla. Le film se perd également dans des péripéties trop écrites qui faussent la donne et paraissent légèrement incongrues, à l’image de cette inutilement spectaculaire courte poursuite automobile scellant le destin d’un des personnages secondaires.

Reste que, aussi inabouti soit-il, Sweet revenge demeure un film dans lequel tout amateur de cinéma américain des années 70 ne pourra que bien se sentir, forcement heureux de retrouver ici le cœur et l’esprit de celui-ci, accompagné dans la balade par une nouvelle splendide photographie de Vilmos Zsigmond.

Fragile tableau d’une Amérique faites de rêveurs en marge de la société, s’inscrivant dans la droite ligne thématique de Panic in Needle Street et Scarecrow sans toutefois réussir à concrétiser, par manque d’ossature, de confiance peut-être, voire plus sûrement d’un Gene Hackman ou un Al Pacino, l’œuvre reste malgré tout une attachante ode à l’échec, à la liberté et à l’incertitude comme l’on n’en trouve plus guère dans le cinéma américain contemporain.

Bref, pour la tentative et l’atmosphère, plus que pour le résultat…


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