STORY OF A LOVE STORY (1973)
Manu le 13/03/2016 à 18:35
Réalisé par John Frankenheimer
Avec Alan Bates, Dominique Sanda, Michel Auclair, Evans Evans, Lea Massari.
Film français, italien
Genre : Drame
Durée : 1h 43min.
Année de production : 1973
Titre français : L'impossible objet
Musique : Michel Legrand

Sortie Cinéma France : 30/05/1973
Sortie DVD France : n.c.
Avec Alan Bates, Dominique Sanda, Michel Auclair, Evans Evans, Lea Massari.
Film français, italien
Genre : Drame
Durée : 1h 43min.
Année de production : 1973
Titre français : L'impossible objet
Musique : Michel Legrand

Sortie Cinéma France : 30/05/1973
Sortie DVD France : n.c.
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Avis rédigé par Manu
| le .
| Note : 2.7
Coproduction franco-italienne, Story of a love story est l’adaptation, par son propre auteur, du roman de l’anglais Nicholas Mosley « Impossible object » - The Impossible object étant par ailleurs le titre anglais alternatif de l’œuvre. Le film se situe dans la filmographie de John Frankenheimer entre The Horsemen avec Omar Sharif et The Iceman cometh, adaptation de la pièce éponyme d’Eugene O’Neill. Il marque la seconde et dernière collaboration du cinéaste américain avec l’acteur Alan Bates.En dépit d’un générique envoyant du lourd à tous les postes, Story of a love story demeure probablement à ce jour le titre le plus obscur de toute la carrière de John Frankenheimer. Aux dires de son réalisateur, le film vit sa distribution en salles contrariée par la déroute financière de son producteur Robert Bradford, époux de la romancière à succès Barbara Taylor Bradford. Une mise à l’index forcée qui, à la découverte de l’œuvre en question, ne tient assurément pas de la perte abyssale pour le cinéphile. On aurait même envie d’ajouter de suite que le crime profite en premier lieu au cinéaste ici, tant ce dernier m’a semblé finalement largué aux commandes de ce nébuleux drame romantico-existentiel.
Sous forte influence « nouvelle vague européenne » d’un côté, avec ses scènes oniriques à la Fellini (l'orgie autour de la piscine) et son montage arty elliptique, mais néanmoins très pro à l’américaine dans sa volonté de rationaliser régulièrement son récit et sa recherche d’efficacité narrative, l’œuvre évolue ainsi dans un curieux, et souvent déstabilisant, entre-deux.
Aussi bien dans ce qu’elle raconte, où passé / présent et rêve / réalité se mélangent, que dans sa conception même, cette Story of a love story joue ainsi la carte du flou artistique intégral. Le résultat s’avère peu probant, confus, prétentieux, factice, alors même que l’investissement de Frankenheimer n’y fait aucun doute. La situation de son héros, écrivain expatrié en France en quête d’inspiration, évoque d’ailleurs étonnamment celle du cinéaste à l’époque, alors installé en France depuis plusieurs années, tandis que l’on retrouve à l’écran sa propre femme, Evans Evans, dans le rôle de la légitime d’Alan Bates.
Un franc ratage donc, devant lequel on s’ennuie souvent ferme en dépit quelques indéniables atouts, comme la partition de Legrand (un peu hors propos, cela dit, par moment… mais l’ensemble manque tellement de cohérence…) ou la photo de Claude Renoir.
Je sauve néanmoins deux séquences : celle, visuellement assez impressionnante, de la sortie en bateau, virant à la tragédie, aux larges des côtes marocaines, et une autre, involontairement amusante, plus en amont dans le film, dans laquelle Bates, tentant péniblement d’avancer dans la rédaction de son roman, se voit dérangé par un plombier maladroit, qu’incarne Paul Crauchet, lequel lui inonde son appartement. Subitement, on se croirait presque dans Le Magnifique…
Révision février 2025 :
Revu dans sa copie restaurée, sortie fin 2023. J'ai opté pour la version française, la plus longue. Une œuvre passionnante, audacieuse pour Frankenheimer, qui s'aventure ici très loin de sa zone de confort, sur un territoire cinématographique évoquant beaucoup plus Losey, Resnais et autres Robbe-Grillet (auteurs que je connais très mal, j'avoue), avec au programme narration non linéaire, mélange de rêves / fantasmes et réalité.
Mais un film que l'on peut en même temps difficilement considérer comme une grande réussite, Frankenheimer se prenant vite les pieds dans le tapis, à mélanger le métaphorique, le réaliste et l'autobiographique, lorsqu'il évoque la condition de l'artiste exilé en France ou parle de son propre mariage en difficulté, faisant au passage jouer le personnage de la femme d'Alan Bates à sa propre femme, Evans Evans.
Bref, une luxueuse curiosité (photo de Claude Renoir, décors d’Alexandre Trauner, musique de Legrand), quelque peu schizophrénique dans son désir de tout suggérer et tout clarifier en même temps, parfois involontairement amusante (la scène avec Paul Crauchet), parfois un brin gênante, mais avec une mise en scène jamais au repos, l’avant-dernière séquence, celle de la tragique sortie en mer, étant même assez tout à fait remarquable à ce niveau.

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