STELLA EST AMOUREUSE (2022)

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Manu le 18/12/2022 à 18:25

Réalisé par Sylvie Verheyde
Avec Flavie Delangle, Marina Foïs, Benjamin Biolay, Louise Malek, Thierry Neuvic.
Film français
Genre : Drame
Durée : 1h 50min.
Année de production : 2022

Sortie Cinéma France : 14/12/2022
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.0

Critique STELLA EST AMOUREUSE (2022)

Avis rédigé par Manu | le 18/12/2022. | Note : 4.0

Stella est amoureuse est le septième long métrage cinématographique de la scénariste et réalisatrice Sylvie Verheyde. Cette suite du Stella de la même autrice de 2008 est coécrit par Verheyde elle-même et William Wayolle, précédemment acteur dans… Stella et monteur du premier long de Hafsia Herzi, Tu mérites un amour (Herzi elle-même actrice récurrente des films de Verheyde).

Verheyde revient à la veine autobiographique de son plus beau film, le tout en délicatesse Stella, pour ce portrait de sa propre adolescence au cœur des années 80, délaissant l’urgence et stimulante spontanéité du premier film au bénéfice d’une approche plus langoureuse, voire contemplative, du spleen et des affres de cette période charnière de l’émancipation de la femme (et individu en général).

Une chronique intimiste et sociale à la fois, gravitant sur la même planète que le cinéma de Kechiche et Herzi, portée par la fascination de Verheyde pour la vie nocturne, la danse et la musique tout particulièrement. Une chronique préférant également laisser parler les corps et les regards - l’héroïne-titre étant, de son propre aveu dans le film, relativement avare de paroles - plutôt que de s’engouffrer dans l’attendue réflexion sociétale sur la lutte des classes, problématique pourtant majeure du récit.

14 ans d’écart séparent ainsi Stella et cette séquelle. Pour le meilleur, se traduisant par un renouvellement d’inspiration salutaire, riche de l’expérience acquise dans l’intervalle par la réalisatrice sur des titres creusant les mêmes sillons thématiques tels que Sex Doll et Madame Claude. Soit un film peut-être plus exigeant, moins fédérateur que son modèle, car travaillant ses thèmes en creux, mais plus étonnant, et plastiquement plus marquant, nous gratifiant en particulier de superbes séquences musicales, probablement les plus brillantes mises en scène à ce jour par Verheyde.

Enfin, côté interprétation, si l’on peut regretter l’absence, étonnante, de l’actrice fétiche de la réalisatrice, Karole Rocher, parfaite incarnation de la mère de Stella dans le premier film, rien à redire sur la composition de la belle et volontairement absente Flavie Delangle. Partition qui ne mérite qu’un concert d’éloges, ses jeunes épaules contribuant évidemment beaucoup, au final, à la réussite de l’œuvre.

Bref, une suite différente mais à la hauteur de l’œuvre qu’elle vient enrichir, donnant irrésistiblement envie de voir la cinéaste s’atteler à troisième et ultime volet des aventures de Stella.

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