SHAMPOO (1975)

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Léo le 16/02/2014 à 19:34

Réalisé par Hal Ashby
Avec Warren Beatty, Julie Christie, Goldie Hawn, Jack Warden, Lee Grant.
Film américain
Genre : Drame, Romance, Comédie
Durée : 1h 49min.
Année de production : 1975
Musique : Paul Simon

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.0

Critique SHAMPOO (1975)

Avis rédigé par Manu | le 16/02/2014. | Note : 4.0

Shampoo est la quatrième réalisation de l’ex monteur Hal Ashby. Produit et coécrit par sa vedette, Warren Beatty, le film reçut 4 nominations à l’oscar en 1976. Une seule statuette fut décrochée par l’actrice Lee Grant dans la catégorie « meilleur second rôle féminin ». Par ailleurs, il est dit que l’une des principales sources d’inspiration du personnage de George Roundy est le coiffeur de stars Jay Sebring, assassiné en aout 1969 aux côtés de Sharon Tate par les disciples de Charles Manson. Enfin, on raconte que les relations sur le tournage entre Beatty et Ashby furent plutôt houleuses, le premier souhaitant, comme souvent, conserver le contrôle intégral de la mise en boite du projet.

Film politique déguisé en comédie de mœurs, Shampoo est assurément un titre de poids au sein de la vague cinématographique du Nouvel Hollywood, bien moins anodin que ne le laisse paraitre le caractère faussement décontracté des péripéties vaudevillesques qu’il met en scène. Filmé durant les derniers mois tourmentés de la présidence de Nixon, le film choisit avec malice de concentrer l’essentiel de son action durant la nuit des élections américaines de 1969 menant à la victoire du même Nixon. Un choix de cadre historique donnant une dimension hautement symbolique à la petite comédie humaine se jouant autour du volage George Roundy, passionnant spécimen de séducteur pas méchant mais pas très futé, un peu lâche et sans aucune conscience politique.

Au-delà de sa parfaite mécanique scénaristique, enquillant non-stop les séquences plus grinçantes les uns que les autres, le film interpelle donc par la finesse et lucidité du portrait qu’il dresse de la société américaine de la toute fin des années 60, société s’engouffrant définitivement dans l’une des périodes les plus troubles de son Histoire récente. Et la prégnante sensation d’amertume envahissant le spectateur sur les dernières images du film ne laisse guère de doute quant à l’orientation du jugement porté par Ashby, Beatty, Townes and co sur les années Nixon.

Sans doute pas le film le plus fort d’Ashby en terme de mise en scène - le découpage, grande force de son cinéma, est ici beaucoup plus sage, plus classique que celui d’un Last detail ou d’un Being there – mais assurément une œuvre brillante, riche et intelligente, également poussée vers l’excellence par une bande-son hors pair (comme toujours chez Ashby) et une interprétation remarquable (notamment celle de Jack Warden, peut-être bien dans son meilleur rôle).

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