QUARTIER DE FEMMES (1974)

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Manu le 10/02/2011 à 19:15

Réalisé par Jesus Franco
Avec Andrés Resino, Geneviève Robert, Dennis Price, Rosa Palomar, Howard Vernon.
Film français, espagnol
Genre : Drame
Durée : 1h 17min.
Année de production : 1974
Musique : Bruno Nicolai

Sortie Cinéma France : 14/06/1974
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.0

Critique QUARTIER DE FEMMES (1974)

Avis rédigé par Manu | le 10/02/2011. | Note : 3.0

En dépit d’un sujet et d’un titre français laissant augurer une bande du pure exploitation tapant essentiellement en dessous de la ceinture, Quartier de femmes se trouve contre toute attente être l’un des films les plus sérieux de Jesus Franco qu’il m’ait été donné à voir. Une œuvre d’une rigueur dans l’écriture – classique récit de course contre la montre pour sauver un innocent (ou plutôt un couple d’innocents, dans le cas présent) de la potence - et d’une chasteté dans les images tranchant avec ce que nous donne habituellement à voir l’over-actif cinéaste espagnol.

Bénéficiant toujours de l’œil averti de son auteur – la photo en scope et les cadres proposés possèdent indéniablement un cachet porteur d’une ambiance trouble, proche du fantastique, caractéristique du cinéma de Franco – ainsi que de son sens du rythme si particulier (ses détracteurs parleront sans doute davantage d’absence de rythme, ce qui se défend), Quartier de femme déroule donc une intrigue classique que seule sa structure en flash-back vient pimenter côté narration. On appréciera en outre le sous-texte politique contestataire que glisse Franco dans sa présentation d’un pouvoir militaire agonisant (la première séquence), prêt à tout pour conserver son assise financière et étouffer une jeunesse en passe de se rebeller. Seule excentricité notable proposée par le récit, laquelle colle d’ailleurs assez mal avec tout le reste : cette brève séance de torture au rayon laser, subie par un personnage secondaire. Sorti de cela, on se surprend donc à suivre un suspense judicio-carcéral tout ce qu’il y a de plus conventionnel.

Rien de particulier à signaler du côté de l’interprétation, si ce n’est que l’héroïne de cette histoire, la québécoise Geneviève Robert, deviendra quelques années plus tard la femme d’Ivan Reitman (et donc la maman de Jason Reitman) et qu’on y croise un très fatigué Dennis Price, grand acteur de composition anglais des années 40 à 60, lequel décèdera d’ailleurs peu de temps après ce film.

Signalons enfin que le score de Bruno Nicolaï est en fait presque essentiellement constitué de variations sur des pièces musicales déjà existantes, tirées du répertoire de ce grand compositeur italien et fidèle collaborateur de Franco sur la période 68-74. L’excellent thème principal n’est ainsi rien d’autre qu’une reprise de celui écrit pour La Battaglia del deserto en 1969.

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