OUT OF THE BLUE (1980)

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Manu le 22/11/2011 à 21:41

Réalisé par Dennis Hopper
Avec Linda Manz, Dennis Hopper, Sharon Farrell, Don Gordon, Raymond Burr.
Film canadien
Genre : Thriller
Durée : 1h 34min.
Année de production : 1980
Titre français : Garçonne
Musique : Tom Lavin

Sortie Cinéma France : 15/04/1981
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.0

Critique OUT OF THE BLUE (1980)

Avis rédigé par Manu | le 22/11/2011. | Note : 4.0

Lorsqu’il signe Out of the blue en 1980, Dennis Hopper sort, comme qui dirait, d’un very bad trip de près de 10 ans. Un période d’errance autodestructrice faite d’abus réguliers d’alcool et de substances illicites qui, en plus d’avoir fortement altérer sa santé physique et mentale, aura en outre précipité sa carrière dans un vertigineux trou noir.

Son come-back cinématographique, Hopper le doit tout d’abord à Coppola qui lui offre un rôle sur mesure dans son monumental Apocalypse Now : celui du reporter photo gravement allumé que croise Martin Sheen aux portes du repaire de Brando (rappelons ici que Coppola avait tout d’abord proposé ce rôle à … Jean-Louis Trintignant, lequel déclina poliment l’offre). Puis la vedette d’Easy Rider se décide à repasser derrière la caméra pour signer cet Out of the blue, film dans lequel il se met en scène aux côtés de Linda Manz, la fascinante jeune révélation du Days of heaven de Terrence Malick.

Il est à noter ici qu’Hopper n’est pas l’instigateur de ce projet puisqu’il remplaça en cours de préparation du film le réalisateur initialement prévu alors qu’il ne devait à l’origine qu’interpréter le rôle du père de l’héroïne. Dans sa forme finale, il est pourtant indéniable que Out of the blue est une œuvre très personnelle. Pour reprendre plus ou moins les propos d’Hopper, le film s’intéresse aux enfants d’Easy rider, à la génération d’après le mouvement hippie. Une jeunesse déboussolée par les excès de leurs aînés, prônant le « no futur » faute de croire en l’avenir. Reflet de la propre expérience du cinéaste, les parents de Cebe ne sont de leur côté plus que l’ombre d’eux-mêmes, accro aux drogues dures pour la mère, sans plus aucun repère moral pour le père.

Bref, Out of the blue est un portrait à la fois familial et générationnel qui ne donne donc pas dans le rose bonbon ni le consensus. Adoptant la même forme brute que celle de son Easy rider, le film perd volontairement le spectateur entre fiction et semi-reportage sur certaines séquences (tout le passage de la fugue de l’héroïne, en particulier) et mise sur un audacieux, si parfois déstabilisant, montage fracturé, très elliptique. Enfin, il va sans dire que, si Dennis Hopper et Sharon Farrell sont tous les 2 exceptionnellement bons, c’est la composition de l’insaisissable et rebelle Linda Manz que l’on retient avant tout.

Chaotique, excessif, dérangeant, sans concession : Out of the blue, c’est assurément ce qui s’appelle du cinéma filmé avec les tripes.

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