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MEKTOUB, MY LOVE : CANTO UNO (2017)

(2) critiques (0) commentaire
Manu le 25/03/2018 à 11:07
4.5
Réalisé par Abdellatif Kechiche
Avec Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche, Lou Luttiau, Hafsia Herzi.
Film français, italien
Genre : Drame
Durée : 2h 55min.
Année de production : 2017

Sortie Cinéma France : 21/03/2018
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.5
4.0



 Critique MEKTOUB, MY LOVE : CANTO UNO (2017)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 4.5
Mektoub, my love : Canto uno est le sixième long métrage de l’acteur, scénariste et réalisateur Abdellatif Kechiche. Librement inspiré du roman « La Blessure, la vraie » de François Bégaudeau publié en 2011, le film marque la seconde collaboration de Kechiche avec les acteurs Salim Kechiouche et Hafsia Herzi.

Film (en apparence) très simple dans son dispositif, limpide dans ce qu’il raconte, et pourtant difficile à commenter parce que, dans sa réflexion en définitive extraordinairement dense, il touche à des choses impalpables, le plus souvent de l’ordre de la sensation.

Côté intrigue, il convient de dire de suite que Mekloub, my love : Canto uno ne raconte finalement pas grand-chose. Le seul axe narratif « fort » et enjeu dramatique clairement identifié de l’œuvre repose sur une affaire d’adultère qui nous est dévoilée, au propre comme au figuré, dès les premières minutes du film. Seul moment d’ailleurs où, d’une certaine façon, les sentiments sont littéralement mis à nu, où les personnages ne trichent pas, ne peuvent pas jouer les uns avec les autres. Le reste ne sera qu’observation de jeux amoureux estivaux révélant à travers d’anodines conversations et autres comportements sociétaux de circonstance (beuveries et bronzettes) les personnalités de chacun, du dragueur mytho (Tony) à l’allumeuse (Céline) en passant par l’indécise libre (Ophélie), la naïve (Charlotte) ou l’observateur refusant d’y toucher, par peur, principes ou arrogance (Amin).

Film lumineux sur le regard et sur les sens, mais film également empreint d’une terrible mélancolie, car l’on devine à chaque étape du récit, dans les contre-jours de la superbe photographie de l'italien Marco Graziaplena, la fin programmée de ce bel été 94 et, avec lui, un avenir plus compliqué, comme annoncé par les ainés de la troupe, forcement fait d’engagements ou de renoncements.

Maintenant, Mekloub my love : Canto uno risque aussi, très probablement, de diviser son public, car Kechiche va ici beaucoup plus loin encore dans son refus d’une narration traditionnelle. Aucune contrainte d’efficacité narrative donc. Les scènes s’étirent démesurément ou s’arrêtent brutalement. Seule compte la vérité du moment.

Et cette vérité, Kechiche parvient à la capter comme personne, récompensant l’attention, et parfois patience, du spectateur de nombre de scènes formidablement immersives (l'enivrante scène de danse dans le bar, la mise au monde des brebis, naturellement suivie de la longue et provocante séquence de la boite de nuit) ou d’un lyrisme incroyable (les 2 scènes de jeux dans l’eau). Une vérité que l’on retrouve également dans cette volonté permanente du cinéaste de célébrer le corps féminin, à l’origine de tout.

Nouvelle éclatante réussite pour Kechiche donc, que ce film éminemment sensuel et volontiers polémique, sur le désir et la liberté, qui saisit la vie dans ce qu'elle a de plus futile, triviale et essentielle et vous laisse au final (parce que c'est bien de cela qu'il s'agit) véritablement sur le cul.


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