se connecter

KLEINHOFF HOTEL (1977)

(1) critique (0) commentaire
Manu le 17/08/2014 à 13:10
3
Réalisé par Carlo Lizzani
Avec Corinne Cléry, Bruce Robinson, Katja Rupé, Michele Placido, Werner Pochath.
Film italien, monégasque
Genre : Drame
Durée : 1h 28min.
Année de production : 1977
Musique : Giorgio Gaslini

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.0



 Critique KLEINHOFF HOTEL (1977)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 3.0
Filmé intégralement à Berlin, Kleinhoff hotel se situe dans la régulièrement surprenante filmographie de Carlo Lizzani entre deux autres drames socio-politiques, Santa Babila ore 20 : Un delitto inutile et Fontamara. Le film est écrit par les également réalisateur Valentino Orsini et Faliero Rosati. Dans le rôle masculin principal, on retrouve l’anglais Bruce Robinson, futur scénariste oscarisé de The Killing fields de Roland Joffé ainsi que réalisateur du culte Withnail & I et du plus récent The Rum diary avec Johnny Deep.

Témoin particulièrement attentif des mutations socio-politico-économiques de l’Italie d’après-guerre, le cinéma de Carlo Lizzani va assez logiquement se radicaliser dès de la fin des années 60. Observant la monté de la criminalité (Svegliati e uccidi, Banditi a Milano), l’accentuation de la fracture sociale entre les nantis (Roma bene) et les plus démunis (Storie di vita e malavita) ainsi que la résurgence des mouvements extrémistes (Santa Babila ore 20 : Un delitto inutile), Lizzani ne pouvait que finir par s’intéresser à l’une des plus dramatiques conséquences de ces phénomènes sociologiques divers et variés précédemment évoqués : la montée des mouvements terroristes à travers toute l’Europe. Il n’est d’ailleurs pas innocent que l’intrigue de ce Kleinhoff hotel implique à la fois une française, un allemand et quelques italiens.

Délaissant l’approche documentaire de ses précédents travaux, l’imprévisible Carlo Lizzani aborde toutefois son sujet de biais. Sa dénonciation de l’impasse idéologique et politique que représente le terrorisme passe ici par la description d’une passion amoureuse sans issue. Un concept ambitieux, volontiers provocateur dans ses multiples scènes de sexe très graphiques, qui s’accompagne d’un discours sans concession sur la lutte des classes et finalement évoque fortement le cinéma de Bertolucci... dans les intentions du moins…

… parce qu’au niveau du résultat, comme souvent chez Lizzani dans ses travaux post-sixties, Kleinhoff hotel a tout de même du mal à véritablement convaincre. Certes, pour qui connait un minimum son œuvre, la sincérité et l’engagement du cinéaste ne font guère de doutes. Mais son approche sans aucune nuance d’un script manquant lui-même drastiquement de subtilité, combiné à une interprétation ne donnant (là encore) guère dans la finesse, débouche assez logiquement sur un titre bâtard, le plus souvent déconcertant, au carrefour du cinéma d’auteur intello-gauchiste typiquement seventies et de l’exploitation pure et dure, avec en prime quelques indéniables très beau moment de mise en scène, comme ce très impressionnant plan séquence de fin qui ne va pas sans rappeler dans sa virtuosité celui du Profession : reporter d’Antonioni (ouais, carrément !).

Notons enfin que, n’aidant certainement pas à juger équitablement l’œuvre, Kleinhoff hotel souffre dans sa version anglaise (au doublage éprouvant) d’un rabotage de plus d’une quinzaine de minutes, assorti d'une sous-intrigue liant très artificiellement le personnage du terroriste Peter à l'enlèvement d'Aldo Moro (alors même que le film est antérieur au kidnapping et assassinat de ce dernier). Si ce n’est en cohérence, peut-être le film gagne-t-il en intensité dramatique dans sa version intégrale.

Pure relique de son époque, Kleinhoff hotel est un film qui a tout pour fasciner… autant que pour horripiler. Racoleur, maladroit mais unique et immanquablement troublant dans ses excès.


Rechercher avec google



Recherche par nom

Titre :
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Artiste :
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Dernières critiques ciné





Dernières critiques livres





Derniers commentaires





Salut l'artiste !



Critique cinema
2024 ans
Louis Gossett Jr.
(0000-2024)

2.55









Liens   |   Flux RSS   |   Page exécutée en 0.12415 secondes   |   contactez-nous   |   Nanar production © 2009