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HOWL (2010)

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Manu le 03/02/2011 à 10:45
3
Réalisé par Rob Epstein, Jeffrey Friedman
Avec James Franco, David Strathairn, Alessandro Nivola, Mary-Louise Parker, Jeff Daniels.
Film américain
Genre : Drame
Durée : 1h 24min.
Année de production : 2010
Musique : Carter Burwell

Sortie Cinéma France : 01/02/2012
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.0



 Critique HOWL (2010)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 3.0
Howl est la première œuvre de fiction du binôme Rob Epstein / Jeffrey Friedman, auteurs d’une bonne dizaine de documentaires sur le thème de l’homosexualité, dont les incontournables Times of Harvey Milk (oscar du meilleur documentaire en 1985), The Celluloid closet, s’intéressant à l’évolution de la description de l’homosexualité dans le cinéma hollywoodien au cours du siècle passé, et Paragraph 175, sur l’extermination des homosexuels sous le régime nazi. Sans grande surprise, le sujet proposé ici recoupe les grandes préoccupations de nos 2 documentaristes.

Toutefois, si le film se penche sur le parcours d’un personnage ayant bel et bien existé, le poète Allen Ginsberg en l’occurrence, la démarche narrative d’Epstein et Friedman s’éloigne de celle d’un biopic classique. Revenant ponctuellement sur le procès pour obscénité engagé contre son recueil de poèmes Howl, devenu depuis un classique de la littérature américaine contemporaine, la trame de ce film relativement court est en fait constituée d’une fausse interview portrait, dans laquelle l’intellectuel homosexuel de la beat generation revient sur la découverte et l’acceptation de son orientation sexuelle, entrecoupée de séquences d’animation illustrant quelques uns de ses plus célèbres écrits.

D’ambition et d’originalité, le film ne manque donc pas. Et un certain nombre de séquences s’avèrent dignes du plus grand intérêt. Je pense là essentiellement à toutes les scènes de procès, passionnantes dans leur réflexion sur la valeur d’une œuvre littéraire et la façon dont la censure tente de s’immiscer dans la liberté de création artistique. Des séquences portées en outre par de très bons numéros d’acteurs, ceux de David Strathairn et Bob Balaban en tête. Quelques passages animés font également mouche, comme celui, très actuel, dénonçant le grand capital.

Au final, pourtant, le film déçoit, n’implique pas le spectateur comme il le devrait. Il ne dépasse jamais le stade de l’œuvre instructive et méritoire. Trop aride, l’ensemble donne l’impression qu’Epstein et Friedman ont hésité à embrasser totalement l’univers de la pure fiction, à jouer avec toute la panoplie d’émotions - nouvelles pour eux - que celle-ci propose. Choisissant de rester à la lisière du documentaire et de l’œuvre fictionnelle, ils ont pour tout dire accouché d’un travail certes d'une indéniable sincérité mais manquant à la fois d’âme et de chaleur.


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