MY OWN PRIVATE IDAHO (1991)

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Manu le 28/11/2011 à 08:53

4.4

Réalisé par Gus Van Sant
Avec River Phoenix, Keanu Reeves, James Russo, William Richert, Rodney Harvey.
Film américain
Genre : Drame
Durée : 1h 44min.
Année de production : 1991
Musique : Bill Stafford

Sortie Cinéma France : 15/01/1992
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.4

Critique MY OWN PRIVATE IDAHO (1991)

Avis rédigé par Manu | le 28/11/2011. | Note : 4.4

My own private Idaho est le troisième long métrage de Gus Van Sant après Mala Noche en 1986 et Drugstore Cowboy en 1989. L’intrigue de ce film empruntant son titre à la chanson des B-52’s, Private Idaho, puise une partie de son inspiration du côté des trames d’Henry IV et V, d’où l’amusante mention « dialogues additionnels : William Shakespeare » présente au générique de fin, certaines répliques de ces 2 pièces étant en effet reprises à l’identique dans le film.

Troublant, fascinant, déconcertant : My own private Idaho est une œuvre hors norme, de même qu’une pièce maitresse du cinéma américain des années 90, indie comme mainstream, ayant très probablement influencé durablement la production US des années qui suivirent, de par son audace et sa liberté de ton. Le film tient tout autant de la fable sociale, de la tragédie moderne que du traditionnel road-movie et s’il peut sembler ponctuellement un peu aride, il sait également distiller superbement l’émotion dans le portrait de son jeune héros, personnage totalement désorienté vivant à marge de la société.

La réalisation de Van Sant relève du coup de maître. Le mystère qu’elle suscite, sa beauté plastique, son audacieuce façon de mélanger approche narrative classique et démarche plus décalée, radicale, parfois semi-documentaire – soit les 2 facettes à venir de l’œuvre de cet auteur – vous ensorcèlent au même titre que la prestation saisissante de vérité de River Phoenix (Keanu Reeves n’est pas mal du tout, ceci dit).

Film culte à plus d’un titre, fer de lance cinématographique du mouvement grunge du début des années 90, My own private Idaho n’est sans doute pas ce que l’on pourrait appeler un grand classique. Tout comme sur le subséquent Gerry de Gus Van Sant, son propos et sa démarche formelle s’avèrent en effet trop peu consensuels pour séduire facilement un large spectateur, et l’ensemble relève par conséquent avant tout de stricte affaire de sensibilité. Mais, disons que si l’on adhère au « concept », c’est là une œuvre si riche et hypnotique qu’elle vous reste en tête longtemps après sa découverte.

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