BIUTIFUL (2010)

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Manu le 03/02/2013 à 11:11

Réalisé par Alejandro Gonzalez Inarritu
Avec Javier Bardem, Maricel Alvarez, Hanaa Bouchaid, Guillermo Estrella, Karra Elejalde.
Film mexicain, espagnol
Genre : Drame
Durée : 2h 28min.
Année de production : 2010
Musique : Gustavo Santaolalla

Sortie Cinéma France : 20/10/2010
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.0

Critique BIUTIFUL (2010)

Avis rédigé par Manu | le 03/02/2013. | Note : 3.0

Biutiful est le quatrième long métrage du mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu. Intégralement tourné en Espagne, le film, présenté en compétition au Festival de Cannes 2010, a également obtenu deux nominations à l’oscar l’année suivante, dont une - sa troisième, au passage - pour Javier Bardem.

Concentrant pour la première fois son récit autour d’un unique personnage principal, Biutiful marque un changement de cap pour Inarritu. Du point de vue de la narration en tout cas, car dans l’ambiance et les thèmes sociaux abordés en filigrane, s’intégrant à une analyse des conséquences humaines de la mondialisation, à la rencontre / confrontation / cohabitation forcée d’individus venus de tous les horizons, on est indiscutablement bien chez le cinéaste de 21 grams et Babel. Dépourvu de l’artifice efficace du montage puzzle de ses précédents films, Biutiful me semble afficher une ambition inédite chez son auteur.

Très ambitieux, très exigeant, et très réussi sur certaines séquences, le film laisse pourtant le spectateur à demi convaincu. D’une part parce qu’Inarritu se perd progressivement dans les méandres d’un sujet beaucoup trop dense et finalement inutilement digressif pour toujours frapper au cœur. L’aspect irrationnel de l’intrigue - ce qui touche aux dons de médium du personnage de Bardem – n’apporte ainsi rien de très pertinent au tableau général tandis que la sous-intrigue impliquant les deux manufacturiers chinois et leurs ouvriers s’avère au final traitée légèrement par-dessus la jambe.

D’autre part parce que, si le cinéma d’Inarritu n’a jamais vraiment respiré la joie de vivre, Biutiful pousse quant à lui le bouchon vraiment très loin dans ce domaine. Devant tant de péripéties tragiques, de personnages abjectes ou au bout du rouleau, devant tant de sinistrose, difficile de ne pas trouver qu’Inarritu finit par exploiter involontairement cette misère morale et sociale qu’il dénonce. Gênant donc, par moment.

A voir malgré tout, pour la pure leçon formelle de mise en scène, Inarritu restant tout de même l’un des cadors actuel de l’image, ainsi bien sûr que pour la prestation de Javier Bardem, qui bouffe une nouvelle fois l’écran.

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