BROTHER JOHN (1971)

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Manu le 20/08/2013 à 14:07

Réalisé par James Goldstone
Avec Sidney Poitier, Will Geer, Bradford Dillman, Beverly Todd, Ramon Bieri.
Film américain
Genre : Drame, fantastique
Durée : 1h 35min.
Année de production : 1970
Musique : Quincy Jones

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.0

Critique BROTHER JOHN (1971)

Avis rédigé par Manu | le 20/08/2013. | Note : 3.0

Brother John est le quatrième long métrage pour le grand écran du cinéaste formé à la télévision James Goldstone. Le film repose sur un scénario original écrit par Ernest Kinoy, qui signera deux ans plus tard le script de la première réalisation de Sidney Poitier, le western engagé Buck and the preacher. On retrouvera à la fin des années 70 Kinoy à l’écriture des séries Roots et Roots : the next generation, dans un registre thématique similaire à celui de Brother John.

Curieux film que celui-ci, pas franchement abouti mais affichant à mon sens au final beaucoup plus d’ambition et d’intérêt que les autres travaux à thèses défendant la cause afro-américaine tournés par Sidney Poitier à la même époque (pas vu son The Lost man dans cette série, ceci dit).

L’œuvre, assez mal reçue par la critique en son temps, repose sur un surprenant mélange de réalisme social, suspense et fantastique. Une intervention du surnaturel essentiellement liée à l’aura mystérieuse entourant son personnage titre, que l’on nous présente rapidement comme une figure quasi messianique. Goldstone et Kinoy jouent cependant presque uniquement sur le mode de la suggestion à ce niveau, n’intégrant aucun élément ouvertement fantastique à leur récit, ou du moins élément pouvant être interprété pleinement comme tel. En résulte une intrigue au parfum d’inattendu certifié d’un bout à l’autre et quelques séquences assez passionnantes en termes de leur mise en scène, jouant adroitement de cette dualité rationnel / irrationnel : l’affrontement presque muet entre Poitier et l’un des hommes du shérif venu l’intimider encore, l’attaque automobile nocturne.

Maintenant, le résultat n’est pas parfait non plus. Si j’adhère totalement à la mise en scène stylisée seventies de James Goldstone – sans doute l’une de ses meilleurs réalisations – ou encore au score funky de Quincy Jones, conférant une belle intensité à certaines séquences, je demeure réservé sur l’interprétation de Sidney Poitier qui semble tout de même jouer avec système de nettoyage Twist Mop complet dans le postérieur (mais l’on rétorquera peut-être que c’est un peu le rôle qui le veut) ainsi que sur l’issue de l’intrigue. Le film laisse en effet le spectateur à peine plus avancé qu’au départ quant au mystère entourant son personnage central et ses supposés pouvoirs divinatoires, et n’apporte aucun épilogue satisfaisant au conflit social et racial qu’il décrit en arrière-plan (voir aucun épilogue tout court).

Un drame racial qui sort de l’ordinaire à défaut de convaincre vraiment.

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