BACKSTAGE (2005)

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Manu le 14/02/2010 à 18:13

3.65

Réalisé par Emmanuelle Bercot
Avec Emmanuelle Seigner, Isild Le Besco, Noémie Lvovsky, Samuel Benchetrit.
Film français.
Genre : Drame.
Durée : 1h 52min.
Année de production : 2005

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.5

3.8

Critique BACKSTAGE (2005)

Avis rédigé par Manu | le 14/02/2010. | Note : 3.8

Second long-métrage pour le grand écran d’Emmanuelle Bercot, Backstage est une passionnante réflexion sur la célébrité et la « groupie attitude », ou l’histoire d’une étrange et destructive relation qui se noue entre une star de la pop un rien perturbée et l’une de ses fans à l’équilibre mental tout aussi fragile. Le début, une séquence de concert suivie de la rencontre de la star en question chez la jeune héroïne dans son pavillon de banlieue, via une émission de télé à sensation, est proprement fracassant. On y retrouve d’emblée la même mise en image à fleur de peau que sur le subséquent Mes chères études d'Emmanuelle Bercot, laquelle bouscule et questionne le spectateur sans insistance, sans lourdeur, exprimant beaucoup de chose par le biais d’un geste, d’un regard, d’un détail dans le décor semblant avoir été saisi sur le vif. Nul doute que cette Bercot sait admirablement créer le malaise, orchestrer l’ambivalence. Tout comme le traitement des rapports entre Laura et son client régulier dans Mes Chères études ne manquait pas de provoquer et soulever pas mal de questions sans prétendre pouvoir ou même chercher à répondre à celles-ci, les rapports entre Lauren et Lucy sont ici remarquablement exposés, dans toute leur complexité. Idem d’ailleurs pour les liens qu’entretient Lucy avec son entourage professionnel.

Une oeuvre forte donc, à laquelle on pourra tout juste regretter une petit manque de rigueur dans l’agencement des nombreuses idées que cherche à développer le script, le film ayant presque trop de chose à raconter sur le temps qui lui est imparti. L’interprétation est uniformément intense, avec une Emmanuelle Seigner tout à fait convaincante en Mylene Farmer-like (et j’avoue que j’étais au départ plus que sceptique quant à sa capacité à endosser un tel rôle), une Isild Le Besco troublante en fan absolue et, pour moi la plus impressionante des 3, une Noémie Lvovsky impériale en secrétaire privée et souffre-douleur de la première. A noter également dans les seconds rôles la présence du producteur musical Valery Zeitoun en … producteur musical de Lauren Waks, un rôle sur mesure dont il s’acquitte également impeccablement et qui en rajoute dans l’impression de véracité que dégage ce portrait d’artiste. Intense et perturbant.

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