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ALBERT NOBBS (2011)

(2) critiques (0) commentaire
Rémi le 20/02/2012 à 16:13
3.7
Réalisé Rodrigo García
Avec Glenn Close, Mia Wasikowska, Aaron Johnson
Film britannique et Irlandais
Genre : drame
Durée : 1h 53
Musique : Brian Byrne

Sortie Cinéma France : 22/02/2012
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.6
3.8



 Critique ALBERT NOBBS (2011)
Avis rédigé par Rémi   |  le .   |  Note : 3.8
Albert Nobbs est adapté de la nouvelle du romancier Irlandais originaire du county Mayo George Moore (1852-1933) "The Singular Life of Albert Nobbs". Cet écrivain naturaliste fut très influencé par les auteurs réalistes français lors de ses études d'art à Paris dans les années 1870 et notamment par Émile Zola. George Moore sera lui même l'influence majeure de James Joyce.

Le film traversa ce qu'il est commun d'appeler un Development hell :
Glenn Close qui joua le rôle d'Albert Nobbs au début des années 80 sur les planches de Broadway tente depuis d'adapter l'oeuvre au cinéma (30 ans de gestation tout de même !). Après plusieurs projets avortés, le film semble sur les rails en 2002 sous la direction du réalisateur Hongrois Istvan Svabo (Being Julia, Taking Sides, Sunshine...) avant que le financement ne s'écroule.

Retour à la case départ pour Glenn Close qui assure également l'adaptation du scénario avec le célèbre écrivain irlandais John Banville. En Juillet 2010 la production est enfin sur le point d'être lancée mais sera retardée jusqu'en décembre de la même année après le désistement d'Amanda Seyfried et Orlando Bloom (rôles qui seront finalement assumés par Mia Wasikowska et Aaron Johnson).

Rodrigo García qui bosse essentiellement pour la télé (The Sopranos, Six Feet Under, In Treatment...) est aussi le réalisateur de plusieurs drames notamment Nine Lives (2005) et surtout Mother and Child (2009). Il choisira de filmer Albert Nobbs sur les lieux, à Dublin et dans les Wicklow Mountains.

Le cachet du film est très proche (surtout dans la première partie) de The Dead (1987) de John Huston pour ensuite nous rappeler davantage The Remains of the Day (1993) de James Ivory ou encore le fabuleux Gosford Park (2001) de Robert Altman. Contrairement à Robert Altman qui jonglait avec les classes sociales et les genres (comédie, drame social, Whodunit à la sauce Agatha Christie), l'histoire d'Albert Nobbs demeure ancrée dans ce milieu des petits serviteurs besogneux de la fin du XIXeme siècle et ne laisse passer que de rares sourires dans son récit dramatique (qui devient même carrément tragique dans la dernière bobine).

On reste quoiqu'il en soit transporté et ému par cette histoire originale faite de détermination et d'abnégation ; ou le sentiment amoureux s'incline (même si il est bien présent chez les personnages secondaires) devant la lutte pour une meilleure condition sociale. C'est bien en cela d'ailleurs qu'Albert Nobbs se distingue d'oeuvres plus romanesques comme celles des soeurs Bronté ou de Jane Austen. Le style de Rodrigo García semble rester, en ce sens, fidèle au naturalisme de l'oeuvre initiale de George Moore qui s'est penché en son temps et de façon très moderne sur la condition de la femme dans la société irlandaise.

Glenn Close, qui comme on l'a dit, a porté ce projet à bout de bras, sait incarner l'androgyne Albert Nobbs en surpassant le voyeurisme de créature de foire que ce type de personnage peut inspirer aux spectateurs. Le défi est d'autant plus impressionnant qu'au delà du travestissement, Albert est particulièrement maladroit dans ses relations aux autres et d'une simplicité intellectuelle assez déroutante.

L'actrice anglaise Janet McTeer, également très en forme, incarne un peintre en bâtiment, qui devient l'ami de Nobbs après avoir découvert son secret et qui se travestit aussi en homme depuis des années pour pouvoir travailler et avoir une vie sociale et amoureuse à l’abri des jugements : homosexuelle, elle est même mariée à une femme ! Elle apporte une bouffée d'air dans la vie étriquée et confinée de Nobbs. Son personnage est d'ailleurs de moteur du scénario, c'est lui qui vient donner un sursaut au récit en découvrant l'identité de Nobbs, c'est aussi lui qui ouvre d'autres horizons, offre le seul vrai moment de joie et de plénitude à Nobbs et c'est enfin lui qui vient adoucir le tragique épilogue.


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