LA GRANDE BELLEZZA (2013)

(2) critiques (0) commentaire

Léo le 26/05/2013 à 11:08

3.65

Réalisé par Paolo Sorrentino
Avec Toni Servillo, Carlo Verdone, Sabrina Ferilli, Galatea Ranzi, Isabella Ferrari.
Film Italien
Genre : Comédie, Drame
Durée : 2h 22min.
Année de production : 2013
Musique : Lele Marchitelli

Sortie Cinéma France : 22/05/2013
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.5

3.8

Critique LA GRANDE BELLEZZA (2013)

Avis rédigé par Manu | le 26/05/2013. | Note : 3.8

Coproduction italo-française, La Grande bellezza (La grande beauté, littéralement) est le sixième long métrage du napolitain Paolo Sorrentino. Le film marque la seconde collaboration du cinéaste avec le scénariste Umberto Contarello après This must be the place en 2011 et quatrième association sur grand écran avec l’acteur Toni Servillo.

Ce nouvel opus sorrentinien s’intéresse à la Jet Set de la belle et décadente citée romaine. Parfait sujet de comédie italienne, de prime abord. Sauf que Sorrentino est davantage un angoissé qu’un amuseur. Ainsi, à l’opposé de ceux d’un Fabien Onteniente, les people désœuvrés qu’il filme font souvent plus peur que rire, et ce récit d’un vieux beau réalisant bien trop tard qu’il n’a strictement rien fait de sa vie n’est, pour le cinéaste, finalement rien d’autre qu’une nouvelle très belle excuse lui permettant de revenir aux interrogations existentielles de L’uomo in più, La Conseguenze dell’amore et This must be the place. Avec un personnage central sorte de frère siamois du footballeur / crooner déchu de L’uomo…, du banquier mafieux de La Conseguenze… et de la rock-star paumée de This must be… dans sa position d’observateur d’une vie semble-t-il gâchée dont il tente désespérément d’appréhender le sens.

D’un bouillonnement constant dans la forme, l’œuvre paraitra probablement un peu trop cérébrale aux yeux de certains. Et il est vrai qu’à la défaveur du film, Sorrentino répugne un peu trop à laisser parler l’émotion. Attitude d’autant plus regrettable qu’il crée une galerie de personnages curieusement attachants derrière leurs masques de botox et que toutes les scènes centrées autour de la relation sans issue entre Jed et Ramona offrent peut-être au film ses meilleurs moments.

Peinture clinique d’un paumé magnifique, d’univers ou le grotesque se mélange au sublime, le sacré côtoie le ridicule et la fange, la flamboyance rime avec déchéance, La Grande bellezza est une fresque absorbante soutenue par une interprétation uniformément remarquable (et chapeau notamment à Serena Grandi, ex-muse de Tinto Brass, pour avoir accepté de se montrer sous un jour aussi peu flatteur).

Rechercher avec google