GLI ANNI RUGGENTI (1962)

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Manu le 28/06/2013 à 15:51

3.7

Réalisé par Luigi Zampa
Avec Nino Manfredi, Gino Cervi, Michèle Mercier, Gastone Moschin, Salvo Randone.
Film italien
Genre : Comédie
Durée : 1h 50min.
Année de production : 1962
Titre français : Les Années rugissantes
Musique : Piero Piccioni

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.7

Critique GLI ANNI RUGGENTI (1962)

Avis rédigé par Manu | le 28/06/2013. | Note : 3.7

Membre actif, si moins célébré que ses collègues Roberto Rossellini, Luchino Visconti et Vittorio De Sica, de la vague neo-réaliste italienne d’après-guerre et oncle de Renato Curcio, l’un des membres fondateurs des brigades rouges au début des années 70, Luigi Zampa est déjà un vétéran de l’industrie cinématographique lorsqu’il signe en 1962 Gli anni ruggenti, titre faisant écho à deux précédents essais du cinéaste, Anni difficili et Anni facili, films s’intéressant également à la période fasciste. Librement inspiré de la pièce théâtrale de Nicolas Gogol, « Le Revizor », qu’il transpose dans l’Italie de l’ère mussolinien, le film est écrit par trois cadors de la comédie à l’italienne : Sergio Amidei, Ettore Scola et Ruggero Maccari.

Plus je découvre le travail de Zampa, plus je réalise la place non négligeable de ce dernier au sein du cinéma italien d’après-guerre. Opérant une sorte de passerelle entre le neo-réalisme et la grande comédie italienne, son cinéma possède un ton à part, à la fois noble et sobre dans ses revendications socio-politiques mais non dépourvu également d’une pointe de folie « monstrueuse ». Ces Anni ruggenti, féroce satire antifasciste, condensent le meilleur de son cinéma dans un récit à la fois débordant d’idées humoristiques décapant et de dialogues exquis, tout en nous livrant un portrait fouillé, assez effrayant au demeurant, de l’Italie des « grandes heures » du règne du Duce. Zampa e ses scénaristes analysent notamment avec une belle acuité l’inexorable glissement de tout régime totalitaire dans la corruption et le délire paranoïaque.

Une drôle de farce donc, sombre, parfois assez oppressante même, mais bourrée d'énergie et de trouvailles comiques succulentes, à l’interprétation tout à fait remarquable. Une très belle découverte.

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