TUTTA LA VITA DAVANTI (2008)

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Léo le 14/03/2014 à 16:46

3.7

Réalisé par Paolo Virzì
Avec Isabella Ragonese, Sabrina Ferilli, Elio Germano, Valerio Mastandrea, Micaela Ramazzotti.
Film italien
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 57min.
Année de production : 2008
Titre français : Toute la vie devant soi
Musique : Franco Piersanti

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.7

Critique TUTTA LA VITA DAVANTI (2008)

Avis rédigé par Manu | le 14/03/2014. | Note : 3.7

Tutta la vita davanti est le dixième long métrage du scénariste et réalisateur Paolo Virzì. Ecrit par ce dernier en compagnie de son habituel collaborateur Francesco Bruni, le film est une libre adaptation du roman autobiographique de Michela Murgia «Il Mondo deve sapere. Romanzo tragicomico di una telefonista precaria » (littéralement « Le Monde doit savoir : roman tragi-comique d’une téléopératrice précaire ») originellement publié en 2006 dans lequel celle-ci évoque son expérience de téléconseillère en centre d’appel pour le compte de la multinationale américaine Kirby Company.
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Tutta la vita davanti est un film légèrement déconcertant au démarrage, dont on a dans un premier temps un peu de mal à saisir les intentions. Décrire le monde des call centers comme un univers professionnel épanouissant dans lequel tout le monde chante et se fend la poire, a en effet de quoi laisser spontanément perplexe, même si l’on suppute rapidement quelque chose de louche dans cette positive attitude.

Par ailleurs, il faut bien admettre que, même lorsque la nature satirique de l’œuvre devient évidente, l’approche, elle, ne se fait pas plus subtile pour autant. Comme il démontrera à nouveau avec La Prima cosa bella - dont je ne garde pas un très bon souvenir - Paolo Virzì verse dans le très explicite au niveau du discours comme dans la gamme d'émotions qu'il met en scène. Le message anticapitaliste est appuyé et les personnages pas toujours brossés avec beaucoup de délicatesse. Au final, on va dire que la grosseur du trait rapproche davantage le film des farces sociales de Luciano Salce (Fantozzi, Il… belpaese) que du drame réaliste à la Delitto d'amore de Comencini (auquel l'intrigue de Tutta... fait pourtant quelque peu penser).

Tout ça n’est donc pas parfait, et pourtant j’ai globalement marché à fond. Sa mise en scène énergique, son héroïne très attachante, sa voix-off délicate et un peu cruelle, et surtout l’habile dosage de générosité et férocité élaboré par Virzì et son scénariste - qui prennent notamment soin de ne pas ôter toute humanité aux personnages censés être les plus détestables du récit - font que l’ensemble, aussi facile et un forcé soit-il par certains côtés, demeure constamment attractif, curieusement euphorisant même malgré la noirceur globale de son propos.

Bonne surprise, en résumé, que ce film pas très fin ni toujours très adroit mais fonceur, vivant et méchant pile poil comme il faut.

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