NESTORE L'ULTIMA CORSA (1994)

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Manu le 21/03/2018 à 22:37

3.6

Réalisé par Alberto Sordi
Avec Alberto Sordi, Eros Pagni, Matteo Ripaldi, Cinzia Cannarozzo, Tatiana Farnese.
Film italien
Genre : Comédie dramatique
Durée : 1h 45min.
Année de production : 1994
Musique : Piero Piccioni

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.6

Critique NESTORE L'ULTIMA CORSA (1994)

Avis rédigé par Manu | le 21/03/2018. | Note : 3.6

Nestore l’ultima corsa est la seizième et avant dernière réalisation d’Alberto Sordi, ainsi que son antépénultième apparition à l’écran. Le film est écrit par Sordi et l’un de ses plus fidèles collaborateurs depuis le milieu des années 50, Rodolfo Sonego.

Demeurée inédite en salles chez nous, comme la plupart des réalisations de Sordi d’ailleurs, cette balade romaine ressemble à s’y méprendre à un cadeau d’adieux offert par l’acteur à tous les amoureux du cinéma italien de la grande époque. C’est donc dire si l’œuvre convoque au final bien davantage l’émotion et que le rire.

Toutefois, fidèles à eux-mêmes, Sordi et Sonego se refusent à verser dans le grave et le solennel. La vedette d’Il boom tire ainsi sa révérence à cette cité romaine qu’il a tant arpenté 4 décennies durant sans jouer les grands seigneurs, sur le mode de la satire, en enfilant une fois encore son personnage fétiche d’italien très moyen, un peu lâche, un peu bonimenteur, mais pas méchant dans le fond. Le chemin pavé de désillusion de Gaetano n’a rien d’étonnant, mais l’on apprécie de l’emprunter une fois de plus avec deux experts en la matière, tout comme l’on apprécie cette mise en scène prenant le temps d’observer, souvent silencieusement, en plans larges, une Italie berlusconienne grisâtre qui ne fait plus beaucoup rêver.

Une œuvre qui séduit par sa modestie et l’émotion simple qu’elle dégage pendant 95 minutes, jusqu’à son coup de gueule finale, aussi percutant qu’il s’avère intelligemment amené, et sa très belle conclusion, hymne poétique à la folie douce comme remède au mal-être, à l’injustice et à la mort. Soit 10 minutes qui nous replongent intégralement, et peut-être une dernière fois, dans le grand cinéma italien, tel que pratiqué par les Risi, Monicelli, Scola et consort.

Du rire, de la mélancolie, un discret sens de l’observation et un bon petit grain de folie : autant dire un Sordi des plus recommandables et un titre méritant sa réévaluation au sein de la tragi-comédie à l’italienne.

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