MISTER ROBERTS (1955)

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Rémi le 22/10/2010 à 13:15

3.5

Réalisé par John Ford, Mervyn LeRoy
Avec Henry Fonda, James Cagney, William Powell, Jack Lemmon
Titre français : Permission jusqu'à l'aube
Long-métrage américain
Genre : Comédie dramatique, Guerre
Durée : 02h03min
Musique : Franz Waxman

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.5

Critique MISTER ROBERTS (1955)

Avis rédigé par Rémi | le 22/10/2010. | Note : 3.5

Gros succès en 1955, cette solide comédie militaire (genre consacré des années plus tard par Robert Altman et son MASH), se déroule entièrement sur un navire cargo de la marine américaine pendant la Seconde guerre mondiale dans le Pacifique et rassemble un casting impressionnant.

Film de commande des studios Warner Bros, MISTER ROBERTS, fut d’abord un roman de Thomas Heggen, puis un show á Broadway avant d’être confié à John Ford pour le grand écran. C’est presque naturellement que le vieux briscard prend le projet en main, lui qui signa plusieurs film avec son très officiel grade de Contre-Amiral Ford de l’US Navy. Ford profita d’ailleurs de ses entrées dans la marine pour récupérer le bateau «The bucket», principal décor du film, et retourna pour le tournage sur les iles de Midway où il avait, 13 ans plus tôt, tourné son très célèbre documentaire / film de propagande : THE BATTLE OF MIDWAY (en transit sur l’archipel il se retrouva par hasard en pleine attaque japonaise, tournant au coeur de la bataille avec un éclat d’obus dans le bras (!), il était si proche des explosions que les rouleaux de pellicule de sa caméra 16 mm sautent à cause du souffle des déflagrations…).

En l’absence de scène de combat le film s’articule essentiellement autours des scènes de comédie (allant souvent jusqu’au burlesque), des affrontement avec le capitaine tyrannique incarné par James Cagney et la mise à profit des décors naturels avec notamment une superbe séquence d’abordage (amical) digne d’un film de corsaires.

Ford va cependant plus loin et nous propose en sous-couche de ce spectacle une véritable petite étude sur les rapports au pouvoir : le pourvoir légitime de Cagney, le pouvoir charismatique de Fonda et le pouvoir scientifique et la sagesse presque détachée du personnage du «Doc» interprété par William Powell dont ce fut le dernier film.

MISTER ROBERTS est célèbre pour avoir révélé Jack Lemmon au cinéma (Oscarisé pour l’occasion) mais marque aussi la fin de l’amitié entre John Ford et Henri Fonda. Ce dernier souhaitait en effet une adaptation plus littérale du roman et surtout de la pièce (qu’il avait interprétée pendant 3 ans) alors que le réalisateur était déterminé à élargir le propos et à se détacher de la simple comédie (cf les rapports au pouvoir). Leur dispute se termina aux poings et même si Ford s’excusa, les deux artistes ne retravailleront jamais ensemble. Cet incident eu pas mal de répercussions sur le tournage car Ford se mit à boire et eu juste le temps de finir les extérieurs avant d’être hospitalisé. Le film fut terminé par Mervyn LeRoy et deux séquences furent également tournées par le responsable de la pièce de Broadway, Joshua Logan.

Même si le film ne souffre pas de ces changements de réalisateurs (la pré-production, assurée en partie par Ford a été utilisée comme base de travail) Il est considéré par beaucoup comme une tache et un tournant dans la carrière de Ford. Ne disposant plus de Fonda pour les rôles disons plus subtiles, le réalisateur multipliera les projets, forcément plus limités, avec John Wayne. Car si l'acteur était une grande star, il ne pouvait cependant pas jouer tous les registres.

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