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LIBERTARIAS (1996)

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Léo le 06/10/2013 à 19:41
4
Réalisé par Vicente Aranda
Avec Ariadna Gil, Victoria Abril, Ana Belén, Blanca Apilanez, Loles Leon.
Film espagnol
Genre : Comédie dramatique
Durée : 2h 00min
Année de production : 1996
Musique : José Nieto

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

4.0



 Critique LIBERTARIAS (1996)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 4.0
Six ans après Los Jinetes del alba, Vicente Aranda nous replonge dans les sanglantes heures de la guerre civile espagnole, dont il fut lui-même témoin enfant. A travers le parcours de Maria, jeune nonne entraînée malgré elle dans une brigade d’anarchistes féminines, le film évoque plus précisément cette courte période de soulèvement et d’euphorie collective dans les rangs des nationalistes stimulés par l’échec de la tentative de coup d’état éclair du général Franco du 17 juillet 1936. Ecrit par Aranda lui-même, Libertarias convoque par ailleurs une bonne partie de l’équipe technique dirigeante de Los Jinetes del alba ainsi que plusieurs de ses interprètes principaux. Il a reçu six nominations aux Goya awards (oscars espagnols) en 1997.

Le quatrième film de Vicente Aranda que je découvre, et j’ai bel et bien l’impression qu’on m’avait caché là un auteur passionnant. Je me suis en tout cas, une nouvelle fois, laissé totalement embarqué par l’énergie et la personnalité frondeuse de son cinéma, situé quelque part entre celui de Carlo Saura, qu’il rejoint dans l’importance de ses préoccupations sociales, et celui d’Almodovar, à travers son extravagance maitrisée et non-conformisme affirmé.

Adpotant le point de vue des anarchistes mais dénonçant les exactions commises dans les deux camps (notamment à la chasse aux religieux du côté des nationalistes), Libertarias nous convie ainsi à un détonnant cocktail de romanesque et de réalisme social, agrémenté d’une touche de fantastique (les pouvoirs divinatoires du personnage de Victoria Abril) et d’érotisme, touchant ici presque à la « nunsploitation ». Porté par une mise en scène extrêmement stimulante, faisant preuve d’un authentique souffle épique dans ses séquences de combats et de liesse populaire, le film déploie une belle gamme d’émotion, tour à tour galvanisant, étonnant, excitant et, dans son inévitable et tragique final, poignant. Enfin, Aranda offre à ses trois actrices principales Ana Belèn, Victoria Abril et Ariadna Gil trois superbes rôles de femmes fortes et déterminés pour les deux premières, d’une instantanément touchante fragilité pour la dernière.

Une très belle réussite donc, bénéficiant en outre d'une remarquable partition orchestrale de José Nieto, qu'il convient de ranger parmi les « must-see » cinématographiques abordant le thème de guerre civile espagnole.


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