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BONE (1972)

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Manu le 12/05/2012 à 11:53
3.6
Réalisé par Larry Cohen
Avec Yaphet Kotto, Andrew Duggan, Joyce Van Patten, Jeannie Berlin.
Film américain
Genre : Comédie dramatique, thriller
Durée : 1h 35min.
Année de production : 1972
Musique : Gil Mellé

Sortie Cinéma France : n.c.
Sortie DVD France : n.c.

Les notes

3.6



 Critique BONE (1972)
Avis rédigé par Manu   |  le .   |  Note : 3.6
Bone est la première réalisation de Larry Cohen, scénariste d’El Condor et créateur de la série Les Envahisseurs. Sur le papier, son sujet laissait penser à un mélange de « rape and revenge » et de blaxploitation, deux sous-genres ayant alors le vent fortement en poupe dans la production US. Dans les faits, il s’agit cependant bien davantage d’une étonnante comédie sociale, finalement assez caractéristique de la tonalité à venir du cinéma farouchement indépendant de son auteur.

Ayant ressurgit de l’obscurité totale il y a une dizaine d’années, Bone est ce qu’il est convenu d’appeler une pure relique de son époque. Le film s’ouvre sur une déclaration condamnant ouvertement l’intervention américaine au Vietnam. Les visées contestataires de l’œuvre sont ainsi énoncées d’emblée, et sans équivoque. Le sujet du conflit vietnamien reviendra d’ailleurs par intermittence au sein du le récit, à l’évocation du sort du fils du couple pris en otage, semble-t-il prisonnier de guerre. Toutefois, le but recherché par Cohen va au-delà de la seule et douloureuse évocation critique de la fracture vietnamienne, voire même au-delà de la question raciale que sous-tend le personnage de Bone, remarquablement interprété par Yaphet Kotto. C’est à une interrogation beaucoup plus large sur la société de consommation américaine de l’ère post-68 que nous convie le cinéaste, que ce soit à travers les publicités cauchemardesques dont il parsème son intrigue, les curieux et emblématiques personnages secondaires que croise le héros, ou bien évidemment via le regard sans concession posé sur son triste couple de richards des beaux quartiers de Beverly Hills, en apparence comblé mais se révélant au fil des évènements meurtris et complètement à la dérive, financière comme sentimentale.

Reposant ainsi sur un scénario étonnamment dense et futé, le film est en prime loin de démériter du côté de la mise en scène. On y retrouve déjà le style bien punchy, sans artifice, très à l’aise en extérieurs urbains, du futur réalisateur de God told me to et Special effects. Mention perfecto également à la partition musicale de Gil Mellé, passionnante proposition de jazz expérimentale typique de ce compositeur hors norme.


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